Bonne nouvelle pour les cancéreux des wilayas du Centre et tous ceux qui pourraient venir des autres régions du pays, le service de chirurgie oncologique du Centre de lutte contre le cancer (CLCC) de Draâ-Ben-Khedda (dix km à l'ouest de Tizi Ouzou) entamera ses activités à la rentrée. Une entrée en fonction qui mettra fin à l'angoisse des longues attentes de rendez-vous en bloc de chirurgie pour ces malades. C'est ce qu'annonce Mme Kasdi, directrice de cet EHS de 140 lits qui parle du début d'exploitation d'au moins six services sur les onze disponibles dont la chimiothérapie et l'hématologie au niveau de ce centre doté du statut juridique d'un établissement hospitalo-universitaire qui offre une prise en charge complète des patients, de l'adulte et de l'enfant. Réalisé dans le cadre du Plan national cancer, le centre a fonctionné de façon partielle et progressive. Il y eut, d'abord, l'ouverture, en janvier 2019, du service de radiothérapie, qui sera suivi du lancement, presque une année après, en juillet 2019, de l'activité de chimiothérapie en hôpital du jour où sont assurées, entre autres, des consultations spécialisées externes en oncologie (chimiothérapie) adulte et enfant, et hématologie. La mise en exploitation de l'ensemble des services, notamment celui dédié à la chirurgie oncologique, portera à son niveau optimum, à partir de septembre prochain, le fonctionnement de cet EHS classé, catégorie «A» en un établissement hospitalo-universitaire. Une classification qui lui ouvre de nouvelles perspectives. Par ce statut juridique, il est élevé au rang de centre de référence en matière de prise en charge thérapeutique de toutes les maladies cancéreuses avec mission de formation et de recherche en médecine spécialisée en oncologie. C'est donc un établissement de statut universitaire à part entière qui est appelé à recevoir des étudiants en médecine dont l'encadrement sera assuré par des spécialistes qui auront ainsi à assurer la charge du volet recherche et pédagogie. Encadrement pluridisciplinaire et plateau technique de pointe En matière d'encadrement des activités médicales, le centre dispose de : 47 praticiens médicaux spécialistes, 5 généralistes, 9 physiciens. Le personnel paramédical est constitué, quant à lui, de 150 éléments répartis sur les différents services. Le nombre de lits est de 140 dont 18 pour le service anesthésie réanimation, 28 pour la chirurgie cancérologique, 24 pour l'oncologie médicale. L'oncologie pédiatrique est dotée de 12 lits, l'hématologie de 24, alors que la médecine nucléaire en a 4. Six services médicaux (la curiethérapie, la consultation externe, le service d'oncologie – hôpital du jour (HDJ -enfants, adultes), le laboratoire d'urgence – CTS et unité centrale de chimiothérapie) qui sont jugés prioritaires ont été ciblés au titre de la première phase qui a débuté avec l'ouverture du service de radiothérapie qui est doté de trois accélérateurs linéaires (deux Infinity, un Versa HD de dernière génération, un scanner de simulation. En plus de la pharmacie, le laboratoire d'anatomie-pathologie (Anapath) est dédié aux prestations spécialisées dans la recherche et l'analyse des prélèvements anatomiques et d'en fournir les résultats dans un délai court et rapide et in situ. Ce qui, plaide-t-on, se répercutera sur la bonne prise en charge des malades. Depuis sa mise en fonction, au début du mois de janvier 2019, le service de radiothérapie a eu une activité qualifiée d'«intense» par Mme Kasdi, qui insiste sur le caractère stratégique et important de l'ouverture de ce service car ayant permis l'accès aux prestations de radiothérapie, en en réduisant les délais d'attente des rendez-vous, à tous les patients de la zone centre du pays ainsi qu' à beaucoup d'autres malades issus d'une trentaine de wilayas. «Notre équipe abat quotidiennement un rythme de travail très soutenu, avec une cadence de 150 malades par jour», témoignera, de son côté, le Dr Benzidane K., médecin-chef du service radiothérapie. Cette jeune praticienne, qui fait figure de pionnière avec une poignée d'autres médecins et techniciens dans le lancement de l'activité de radiothérapie au niveau du CLCC-DBK, cite le chiffre de 736 malades traités du 2 janvier au 23 juin 2020 et de 1169 cancéreux pris en charge entre le 31 janvier et le 31 décembre 2019. «Pour garantir un meilleur accès aux malades et raccourcir les délais d'attente, une troisième séance de nuit s'étalant de 19h à minuit a été mise en place», affirme-t-elle encore. «Même si sa vocation est régionale, l'établissement reste ouvert à l'ensemble des souffrants du territoire national», enchaîne le Dr Benzidane qui détaille le bilan des patients pris en charge durant l'année 2019 et le premier semestre de l'année 2020. Ces derniers sont issus des wilayas de Chlef, Relizane, Laghouat, Batna, Djelfa, Tiaret, Mascara, Médéa, Jijel, M'sila, Bordj-Bou-Arréridj, Tissemsilt, Tarf, Tipaza, Blida, Aïn-Defla, Naâma, Ghardaïa, Relizane, Mila, Setif, Biskra, Oum-el-Bouaghi en plus de Tizi Ouzou et des wilayas limitrophes comme Alger, Bouira, Boumerdès et Béjaïa. La liste des pathologies cancéreuses prises en charge, durant cette étape intermédiaire, regroupe presque tout le spectre des affections du genre comme les tumeurs pelviennes (uro-génitales et gynécologiques) et thoracique. L'activité de RCC (radiothérapie – chimiothérapie concomitante) qui est opérationnelle au niveau de l'unité de curiethérapie... En plus du traitement curatif, le service dispense également des séances d'urgence dans le cadre des soins palliatifs. Avec une douzaine de séances journalières, le service de chimiothérapie reste en deçà de ses capacités optimales, de l'aveu même du Dr Boulhdid, du service oncologie chimiothérapie. «Mais le nombre de séances peut être porté à sa capacité maximale qui est de 40 séances/jour», soutient-elle, expliquant ce faible taux d'affluence des malades par «le manque d'informations et d'orientation des patients vers le centre. La plupart des patients que nous recevons ne viennent pas de la wilaya de Tizi-Ouzou.» Un avis partagé par la cheffe d'établissement qui lance un appel aux malades en quête de cures de chimiothérapie et hématologie à venir au CLCC de Draâ-Ben-Khedda. «Mon seul objectif est de leur assurer un meilleur confort», insiste-t-elle. «Je veux mettre le patient au cœur des priorités de l'établissement.» S. A. M.