De notre correspondante à Rome, Aïcha Abdeslem L'Algérie de 2020 est une nation de jeunes très acquis aux nouvelles technologies et ouverts, sans aucun complexe, sur le monde des innovations. Créateurs de start-up, responsables de ministères qui prônent une gestion moderne des petites entreprises, cette nouvelle génération de cadres formés en Algérie, anglophones et à l'esprit cosmopolite, a tout pour devenir leader africain et maghrébin (et arabe) dans le domaine des innovations. La délégation algérienne qui s'est déplacée vendredi 7 août en Italie avait plus d'un projet dans ses bagages à proposer aux partenaires italiens. Les deux jeunes ministres, moins de la quarantaine, qui ont mené cette mission romaine, ont les idées très claires sur une coopération avec la formule porteuse «gagnant-gagnant». D'un côté, tirer profit de la solide expérience italienne en matière des technologies numériques avec un transfert de savoir souhaitable, et de l'autre, offrir aux Italiens la possibilité de pénétrer le marché africain où les boîtes algériennes sont déjà présentes et bien intégrées. Lors d'un voyage éclair, qui a duré 24 heures, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Microentreprises, Nassim Diafat, et le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El-Mehdi Walid, ont été accompagnés de jeunes entrepreneurs, comme le directeur de Empoitic Louai Djaffer et celui de Legal-doctrine, Walid Ghanemi. Ces deux experts de start-up ont expliqué comment leurs projets aident les entreprises algériennes et étrangères à trouver des talents et des ressources à recruter (Empoitic), et à divulguer, au profit des investisseurs, les lois et codes législatifs qui réglementent le monde des affaires en Algérie et en Afrique, notamment avec la traduction des textes disponibles sur la plate-forme de Legal-doctrine, une jeune entreprise qui a déjà décroché plusieurs prix internationaux pour son innovation. La délégation a été reçue par la ministre italienne pour l'Innovation technologique et la Digitalisation, Paola Pisano, et le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, chargé de la Coopération Manglio di Stefano. Ensuite, les ministres algériens ont pu s'entretenir également avec des responsables italiens au ministère du Développement économique. La délégation algérienne a rassuré les partenaires italiens quant à la solvabilité des entreprises algériennes, que garantit l'Etat à travers le Fonds de garantie et par le biais de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej). La Confédération générale des entreprises algériennes était représentée par le président de la fédération d'Alger, Azouza Amokrane. Par ailleurs, les responsables algériens espèrent que la nouvelle législation en matière d'investissement et les mesures incitatives récemment adoptées par le gouvernement algérien pourront attirer plus d'investisseurs italiens, conscients des grandes opportunités à saisir de l'autre côté de la Méditerranée. Et c'est dans cet esprit de coopération méditerranéenne qu'une visioconférence s'est tenue le 7 août, à l'ambassade d'Algérie à Rome, permettant à l'ambassadeur Ahmed Boutache et à ses invités de dialoguer avec le maire de Palerme, Leoluca Orlando , et des entrepreneurs siciliens. Tous ont concordé sur le fait que le temps était venu de donner un coup d'accélérateur aux projets, afin de repartir, après le déconfinement, avec un esprit enthousiaste et pragmatique. Le maire de Palerme, qui occupe ce poste pour le cinquième mandat, ancien euro-parlementaire de gauche, est un personnage connu pour son ouverture et pour sa défense des valeurs d'accueil et de partage avec les autres peuples. Lors de cette rencontre à distance, Orlando a rappelé son attachement à l'Algérie et son amitié pour son peuple, se disant très content d'œuvrer à renforcer le partenariat bilatéral. Des rencontres entre les deux délégations seront bientôt programmées, à Palerme et à Alger. «J'ai trouvé une grande disponibilité pour renforcer la coopération entre nos deux pays, chez nos amis palermitains. Nos liens historiques et culturels nous destinent tout naturellement à unir nos forces pour le bien de nos peuples et la prospérité du sud de l'Europe et du nord de l'Afrique. Nous ne sommes séparés géographiquement que par le Mare Nostrum, mais on demeure plus proches humainement qu'on ne le croit», nous a confié l'ambassadeur algérien Boutache, ayant déjà rencontré le maire de Palerme, lors d'une récente visite en Sicile. A. A.