Le procès de l'activiste Fodil Boumala s'est ouvert, hier, au tribunal de Dar-el-Beïda, à l'est d'Alger. En milieu d'après-midi, le procureur de la République a requis une peine d'un an de prison ferme et une amende de 100 000 DA. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Fodil Boumala est en détention provisoire depuis le 19 septembre 2019. Il est poursuivi pour « atteinte à l'unité nationale » et « affichage de tracts portant atteinte à l'unité nationale». Les regards étaient également tournés vers le tribunal de Sidi-M'hamed où un verdict surprenant a été rendu par la juge à l'encontre de 20 manifestants dont l'acquittement a été requis par le procureur le 9 février. Ils ont tous été condamnés à des peines de prison ferme. Ainsi, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), Kamel Nemmiche et Mokrane Laouchedi (militants de l'association RAJ) sont condamnés à 6 mois de prison ferme et 20 000 DA d'amende en première instance. Reda Boughrissa a été condamné à 6 mois de prison ferme et 20 000 DA d'amende. Lamri Mohamed est condamné à une année de prison ferme plus une amende de 20 000 DA. Les seize autres personnes sont condamnées à 3 mois de prison ferme et 20 000 DA d'amende avec requalification des faits, a précisé le CNLD. Le procès de 20 manifestants s'est déroulé le 9 février dernier et le procureur-adjoint Mohamed Belhadi avait requis l'acquittement, en défendant ces manifestants et en plaidant pour l'indépendance de la justice. Il sera sanctionné par le ministère de la Justice qui l'a muté au sud du pays. La décision de la juge hier a suscité l'indignation des organisations de la société civile et des militants des droits de l'Homme ainsi que des partis politiques. Des militants de RAJ ont regretté « de lourdes condamnations pour des accusations infondées et au moment où le procureur a plaidé pour l'indépendance de la justice et l'acquittement des prévenus ». La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) a exprimé sa solidarité avec les prévenus, réitérant son appel à l'acquittement et la libération de l'ensemble des détenus du Hirak et le respect des libertés publiques et démocratiques. Le Réseau contre la répression, pour la libération des détenus d'opinion et pour les libertés démocratiques avait exigé, quelques heures avant que le verdict ne soit rendu, la libération immédiate de tous les détenus incarcérés pour leur engagement dans le Hirak et leur réhabilitation dans leurs droits, appelant au respect des libertés démocratiques, individuelles et collectives. K. A.