L'annonce de la date du référendum sur le projet de révision constitutionnelle prélude à une accélération du processus devant permettre à l'Algérie de se doter d'une nouvelle loi fondamentale. Les partis politiques commentent, relevant le choix de la date symbolique et l'accélération des événements. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Ouvert il y a quelques mois puis contrarié par la situation épidémiologique, le chantier de la révision de la Constitution va connaître une accélération. La date du référendum est fixée au 1er novembre, présageant du passage du texte devant le Parlement dans les toutes prochaines semaines. La classe politique réagit. Les partis politiques sollicités pour une réaction relèvent à l'unanimité la symbolique de la date. Abderrezak Makri fait exception. Il préfère ne pas s'attarder sur les symboliques et se concentrer sur des questions plus « profondes ». Le président du MSP affirmait, hier, que « le choix des occasions et des dates ce n'est pas cela l'essentiel. C'est la profondeur de la Constitution qui nous intéresse ». Le numéro un du MSP exprime à l'occasion quelques regrets affirmant avoir « espéré qu'avant même l'annonce de la date et le début du processus qu'il y ait un dialogue. C'est ce qu'on nous avait promis après, afin que tout le monde puisse donner son avis sur le brouillon pour aller vers une Constitution forte et qui rassemble tous les Algériens ». S'exprimant à l'ouverture des travaux de l'université d'été, Makri dit avoir pris acte de la décision du président de la République, rappelant que son parti n'avait pas perdu de temps en mettant en place des commissions et en ouvrant des discussions en interne avec pour « ligne rouge, les questions liées à l'identité ». Du côté du FLN, son porte-parole assure que « le 1er Novembre est une date symbolique. En 1954, c'était pour le recouvrement de l'indépendance et on espère que le référendum sera la date de l'annonce de la nouvelle République, et que la parole reviendra au peuple. Il est temps que la Constitution soit celle du peuple et non pas celle des personnes, comme ce fut le cas par le passé ». Le FLN est-il prêt à participer au processus ? Oui, répond Mohamed Amari qui rappelle que « le parti a reçu le brouillon au mois de mai et l'a dispatché sur les 1954 kasmas et 120 mouhafadate du parti avant d'ouvrir un atelier de discussions avec les militants et des experts. Nos militants sont bien imprégnés du contenu de cette Constitution. On attend que la version finale soit connue et on donnera notre avis ». À Ennahada, la symbolique est également relevée. Son porte-parole affirme que « toutes les nations ont des dates référentielles et le 1er Novembre a une grande symbolique pour les Algériens. On espère que, comme en 1954, cela sera un nouveau départ et une concrétisation des revendications du Hirak ». Hafid Baghdali estime qu'il s'agit « d'une répons sans équivoque à tous ceux qui faisaient planer les doutes sur les intentions du pouvoir et qui ne croyaient pas en le changement. C'est le premier atelier ouvert comme promis, et le peuple est maître de son destin ». Djilali Soufiane, pour sa part, assure que « le choix particulier du 1er Novembre renvoie, à l'évidence, à une symbolique. Le 1er Novembre 1954 a été le moment déclencheur pour la libération du pays, notre espoir est que le 1er Novembre 2020 soit le déclencheur pour la construction d'un Etat de droit et de démocratie ». Le président de Jil Jadid ajoute que « cela signifie que cela va aller très vite, le document passera sûrement début septembre devant le Parlement et à ce moment-là, on saura quelle sera l'ampleur des changements apportés et là on pourra se prononcer ». N. I.