Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, a proposé, lors d'une conférence de presse animée hier au siège de son parti au cours de laquelle il a présenté les 240 propositions de son parti visant à enrichir le projet de révision constitutionnelle, "de faire de la charia une source principale du droit dans la nouvelle Constitution", aux côtés de la proclamation du 1er Novembre 1954. Son argument ? Le fait que "l'islam soit religion de l'Etat et que la charia islamique ait donné naissance à une grande civilisation ayant plus de 14 siècles et qu'elle régente la vie de l'écrasante majorité du peuple algérien." Cela dit, il s'est dit ouvert à tous les principes juridiques, quelle que soit leur provenance, favorables à la justice. Pour ce qui est de la place de la langue amazighe, il a soutenu que "son cadre naturel est la civilisation arabo-islamique." Curieuse association, pour ne pas dire révisionnisme. Commentant la copie de la commission Laraba, le président du MSP a estimé qu'elle "a maintenu en l'état l'ancien système". Concernant la proposition de constitutionnaliser l'envoi des troupes de l'ANP hors des frontières algériennes, le président du MSP n'est pas contre pour peu qu'elles soient "mandatées par les représentants du peuple", c'est-à-dire l'Assemblée populaire nationale (APN). "On ne veut aucunement que l'Algérie soit à l'écart de ce qui se passe dans son environnement", a-t-il clamé. Se disant de l'avis du président Tebboune, le patron du MSP s'est prononcé en faveur de la tenue des élections législatives anticipées juste après le référendum sur le projet de révision constitutionnelle. Sur un autre registre, Abderrezak Makri a trouvé un motif, au lendemain de la restitution par les autorités françaises des crânes de 24 résistants algériens, pour s'attaquer durement non seulement à la France coloniale, mais aussi à la langue française qu'il considère porteuse "d'une culture hégémonique."