Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) a clarifié que la révision constitutionnelle passera inévitablement et dans tous les cas par le Parlement. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Mohamed Charfi a affirmé, jeudi dernier, que l'actuelle Constitution prévoit, en effet, que le référendum pour la révision de la Constitution passe par le Parlement. «L'Assemblée populaire nationale est un passage obligé», a-t-il ainsi appuyé lors de son passage à la Radio nationale Chaîne 3. « Le président de la République peut recourir au référendum ou se contenter du Parlement », a-t-il précisé, ajoutant que quoi qu'il en soit, « il faudra indubitablement passer par cette institution, sans laquelle il ne peut y avoir aucune révision ». Le président de l'Anie explique que l'édification d'une « Algérie nouvelle » s'engage à respecter les revendications exprimées par le peuple, mais ce n'est pas pour autant « qu'on piétinera certaines règles et procédures d'usage », notamment le volet de la Constitution. À propos du choix de la date du 1er novembre pour la tenue du référendum sur la nouvelle loi, Mohamed Charfi a soutenu qu'il s'agit d'une date hautement symbolique, tant elle est chargée d'une grande dimension historique. Ce dernier fait remarquer que ce choix n'est « pas le fruit du hasard », car il met en avant, selon lui, « la dimension novembriste du projet du président de la République ». Pour l'intervenant, « cette Constitution se veut l'aboutissement de l'expression populaire ». Dans ce sens, il poursuit en expliquant que ce projet s'inscrit en droite ligne avec « les revendications du peuple exprimées à travers le Hirak », dans la mesure où , désormais , « aucune décision d'ordre majeur ne se fera sans l'approbation des citoyens ». C'est pourquoi, selon Mohamed Charfi, cette échéance est « importante sur le plan de l'engagement ». S'engageant, par ailleurs, à garantir la « neutralité » de ce nouveau scrutin, l'intervenant a assuré que l'Anie tenterait au mieux de « limiter l'interférence de l'administration dans ce processus ». Toujours sur ce point, ce dernier explique, cependant, qu'il n'est pas en mesure de « prédire l'avenir ». Ce qu'il affirme, en revanche, c'est qu'en partant des engagements contenus dans le programme du gouvernement, « le renforcement des prérogatives de l'Autorité nationale des élections, son indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif font partie des principales mesures annoncées par le président de la République ». Evoquant la création de la commission gouvernementale chargée d'assister l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) pour l'organisation du référendum sur la révision constitutionnelle, Mohamed Charfi précise que « c'est à la demande du président de l'Anie que cette commission a été créée, en prévision du référendum sur la révision constitutionnelle prévu le 1er novembre 2020 ». Dans ce sillage, le président de l'Anie développe que cette commission « est une assistance matérielle, car la quintessence de notre responsabilité est de protéger le scrutin pour permettre au peuple d'exprimer son choix en toute démocratie ». Sur un tout autre volet, Mohamed Charfi a été amené à évoquer l'indépendance de la justice. Il a, d'emblée souligné que pour garantir cette indépendance, « il ne suffit pas de faire une déclaration solennelle sur papier». Il estime qu'afin que cela se concrétise, il faut « non seulement former des magistrats, mais il faudra aussi leur donner des garanties de liberté». Un exemple de gage d'une justice qui préservera les droits de tout un chacun. M. Z.