Le référendum sur la nouvelle mouture de la Constitution prévu en novembre prochain intervient dans une conjoncture sanitaire exceptionnelle. Elle impose une batterie de mesures pour éviter que l'acte de vote ne représente un facteur de contamination. L'Autorité nationale des élections (Anie) a élaboré un protocole. Ce dernier sera définitivement approuvé demain dimanche, après avoir reçu l'aval du comité scientifique. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Dans l'impossibilité de se projeter au plan sanitaire, l'Autorité nationale des élections anticipe en élaborant un protocole sanitaire devant être appliqué le jour du référendum sur la Constitution. Jeudi, ledit protocole a été présenté devant le comité scientifique installé au niveau du ministère de la Santé par deux médecins, membres de l'Anie dont le président de l'Ordre des médecins. Le document nécessitant quelques rectificatifs, il ne sera officiellement adopté que ce dimanche. Il englobe selon le Dr Bekkat Berkani, une série de principes généraux devant être appliqués pendant tout le processus de préparation du référendum, tout comme le jour J et à différentes étapes : il s'agit du respect du principe de distanciation sociale, du port du masque et du lavage fréquent des mains. L'Anie se chargera, par la suite, d'organiser des sessions de sensibilisation en direction de ses délégués régionaux pour expliquer le contenu du protocole. Selon le président de l'Ordre des médecins, il s'agit de gestes que les Algériens connaissent et les ont déjà intégrés au quotidien. Il estime que la mise en œuvre de ce protocole ne devrait pas poser de problèmes car, dit-il, «actuellement, tout le monde connaît les dangers du Covid-19 et les gestes à appliquer pour éviter la contamination», ajoutant qu'il s'agissait «d'un acte électoral, facile à maîtriser». S'il est difficile de prédire à l'avance l'évolution que pourrait connaître la pandémie d'ici là, le Dr Bekkat Berkani considère que l'on «peut voter dans des conditions normales», ajoutant que d'ici là, «on espère que la tendance baissière se confirme et qu'il va y avoir probablement un plateau si on prend des mesures en intra-muros, en restant autarcique, ce qui nous a réussi sur un plan épidémiologique. Il faut calculer le ratio risques-bénéfices». À peine la date du référendum annoncée, des voix s'étaient élevées, en effet, pour évoquer le risque sanitaire que pourrait représenter une élection. Un avis que ne partage pas Mohamed Charfi, président de l'Anie pour qui «le choix de la date ne constitue pas une surprise, estimant qu'il était nécessaire «à vivre avec le Covid-19». Interrogé au sujet de la possibilité de recourir au vote par Internet pour éviter les regroupements, il avait alors répondu que ce type de processus n'était pas exempt de risques en matière de fraude, prenant pour exemple des expériences déjà tentées dans certains pays. N. I.