Les transporteurs de voyageurs interwilayas sortent de leur mutisme. Dénonçant l'interdiction de reprendre leur activité qui n'a que trop duré, ils ont observé un sit-in hier dimanche, à Alger. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les transporteurs de voyageurs interwilayas montent au créneau. En chômage forcé depuis le 21 mars dernier, au début du confinement de la population en Algérie afin d'endiguer la propagation du nouveau coronavirus, ces professionnels sont, près de six mois plus tard, sans aucune ressource. Ne savant plus à quel saint se vouer, ils ont tenté, hier dimanche 6 septembre, de sortir de leur silence. En effet, ils étaient près de 200 transporteurs interwilayas à observer un rassemblement à l'entrée de la gare routière de Caroubier, à l'est d'Alger. Ils dénoncent le «statu quo» dans lequel ils ont été plongés, et exigent l'autorisation pour reprendre leur activité, ou alors leur indemnisation afin de pouvoir faire face à leurs charges quotidiennes. Un mouvement de protestation que l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA) soutient et qualifie de «légitime». «Ce n'est ni un mois, ni deux mois, ni trois mois d'inactivité. L'arrêt des transports de voyageurs interwilayas dure depuis presque six mois, alors que tous les secteurs ont repris. Jusqu'à quand ces transporteurs vont rester inactifs et sans aucune ressource financière ?», précise le président de l'ONTA, Hocine Bouraba. Il fait remarquer, à cet effet, que ces mêmes transporteurs n'ont toujours pas pu bénéficier de l'aide financière de 30 000 dinars promise par l'Etat aux PME et petits métiers impactés par les effets de la pandémie de Covid-19, pendant une période de 3 mois. Interpellant les pouvoirs publics, le président de l'ONTA suggère d'autoriser ces professionnels à reprendre leur activité avec la mise en place d'un protocole sanitaire à respecter dans les bus et les gares routières, ou alors de les indemniser dans les plus brefs délais. «Nous n'exigeons pas des indemnisations énormes, mais au moins que ces transporteurs accèdent à l'aide financière de 30 000 dinars afin qu'eux et leur employés puissent assurer leurs charges quotidiennes», dit-il. Pour accélérer cette démarche, il estime que les syndicats des transports doivent être intégrés à la commission chargée de l'évaluation des incidences économiques et sociales causées par la crise sanitaire. Hocine Bouraba rappelle, par ailleurs, que 32 000 bus interwilayas et 22 000 taxis interwilayas sont à l'arrêt depuis l'interdiction de la circulation du transport urbain collectif public et privé, le 21 mars dernier. Ry. N.