La hausse des prix du carburant fait grincer des dents les chauffeurs de taxi et les transporteurs de voyageurs par bus. Si les premiers souhaitent répercuter cette augmentation sur les tarifs, les seconds veulent garder leur marge bénéficiaire tout en proposant la baisse des charges. « L'augmentation des tarifs s'impose. » Le propos est du président de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNCT), Aziouez Boukerrou. Selon lui, cela est désormais faisable. D'ailleurs, il a annoncé que trois départements ministériels (Commerce, Finances et Transports) comptent se réunir pour décider d'une nouvelle tarification. « Ceci permettra de réglementer la corporation, d'éviter les dépassements et de pratiquer les mêmes prix de façon correcte et officielle », a-t-il ajouté. Toutefois, cette réévaluation devrait être soumise, dans le cas des taxis urbains, à une étude incluant les principaux paramètres : le coût de l'attente, de la prise en charge, de l'entretien du véhicule et le prix du kilomètre. Pour les taxis interwilayas, Boukerrou a signalé que le kilomètre par place est actuellement de 3 DA. Le coût du trajet Alger-Oran devrait revenir à 1.300 DA. « Les chauffeurs de taxi l'ont fixé à 1.100 DA, soit une perte de 200 DA », a-t-il noté. La raison ? La concurrence, jugée très rude. « Les citoyens préfèrent voyager par bus ou par train, car c'est moins cher », précise le syndicaliste. Le représentant des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger, Abdelkader Bouaïcha, parle, lui aussi, d'une éventuelle augmentation des tarifs. « Rien ne peut se faire sans une décision ou l'accord préalable de la Direction des transports de la wilaya d'Alger », souligne-t-il. Dans cette optique, il annonce une prochaine réunion pour discuter de la révision de la tarification. Selon lui, les chauffeurs de taxi font face à des contraintes, dont l'augmentation des prix du carburant, des lubrifiants, outre les embouteillages. « Nous vivons au jour le jour », se plaint Bouaïcha, affirmant que certains chauffeurs de taxi ne gagnent même pas le SNMG. En termes de chiffres, il a avancé que la corporation compte, selon les licences, 130.000 taxis à l'échelle nationale et 22.000 pour la wilaya d'Alger. Plus « réalistes », les transporteurs de voyageurs par bus ne revendiquent pas de hausse directe des tarifs. « Nous ne voulons pas porter préjudice aux citoyens », a déclaré le président de l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), Hocine Bouraba. Lors d'une rencontre avec le ministre des Transports, tenue récemment, l'ONTA a proposé de baisser le prix du quai de stationnement au niveau des gares routières, de réduire le coût des impôts trimestriels et de revoir l'échelonnement des dettes fiscales en faveur des petits transporteurs. « Certes, ce n'est pas suffisant pour les transporteurs, mais cela devrait maintenir le tarif actuel du ticket de transport », a-t-il précisé. Dans ce contexte, Bouraba a annoncé qu'une étude est en cours auprès d'un expert des transports pour trancher la possibilité d'une augmentation de façon réglementée et conforme aux moyens des voyageurs qui empruntent ce moyen de transport.