Depuis près de 3 semaines, le nombre de nouveaux cas de contamination au Covid-19 en Algérie repart à la baisse et celui des décès n'évolue quasiment pas. La tendance baissière se précise. Eléments d'explication. Dans son point épidémiologique publié le 6 septembre, le Comité du suivi de l'évolution du Covid-19 a noté une nouvelle baisse des nouveaux cas contaminés et une hausse des nouvelles guérisons, avec 7 décès des suites de la pneumologie virale. Cette stabilisation, survenue il y a trois semaines selon Dr Bekkat Berkani, continue alors sur sa tendance baissière, qui soulage énormément les structures sanitaires. Cette baisse remarquable s'explique principalement par l'évolution de la politique de tests. Au plus fort de la crise, ils étaient pratiqués essentiellement à l'Institut Pasteur, sur des personnes manifestement malades, mais depuis l'autorisation donnée aux laboratoires privés en début du mois de juillet pour effectuer les tests PCR, le nombre des cas recensés a, certes, augmenté, mais la prise en charge des malades se fait de manière beaucoup plus rapide. L'augmentation du nombre de tests sérologiques induit forcément une hausse des cas positifs et parmi ces testés, on retrouve énormément de jeunes. Il est vrai qu'on «recense donc davantage de malades chez les jeunes, mais il est important de rappeler qu'ils ont plus tendance à développer des formes asymptomatiques de la maladie», indique-t-on. De son côté, le Pr Nadir Boussouf, professeur d'épidémiologie au CHU de Constantine, a noté l'amélioration de la prise en charge accompagnée d'une réelle prise de conscience «le confinement a rendu les gens plus précautionneux, notamment les plus vulnérables». Et d'ajouter : «Nous avons vécu 6 mois déjà avec ce virus, et le vécu a banalisé la maladie.» En plus, la sensibilisation a apporté ses fruits, selon le professeur qui a estimé que «la connaissance que nous avons du virus ainsi que les leçons tirées des erreurs du passé rendent les circonstances différentes». Sans oublier les mesures sanitaires prises et qui se sont avérées bénéfiques. «Nous avons remarqué une prise de conscience de beaucoup de citoyens, mais il n'y a plus de panique générale comme lors des premiers temps». Par ailleurs, la prise en charge des malades, par les médecins privés, a participé considérablement dans la baisse des cas de Covid selon le Pr Boussouf «les médecins privés prennent en charge les cas dont les symptômes sont légers et n'arrivent à l'hôpital que les cas sévères». À vrai dire, les mesures prises par l'Algérie dans la lutte contre la propagation du Covid-19 dès la déclaration des premiers cas de contamination, le 25 février, ont été qualifiées de courageuses. L'épidémiologiste ajoute que, «la santé a travaillé en coordination avec tous les secteurs, et ce que nous avons constaté sur le terrain, notamment avec l'ouverture des mosquées, où nous n'avons relevé aucun dépassement», a-t-il indiqué. À noter enfin que le recul des cas enregistrés depuis la mi-août continue dans sa tendance et les professionnels de la santé ne cessent d'appeler à la prudence et au respect des mesures barrières. «Seuls la rigueur et le respect des gestes barrières permettront de poursuivre cette baisse». Ilhem Tir