En ces moments de crise sanitaire, les autorités tentent de dégager des solutions pour espérer sortir de ce marasme épidémique, en multipliant des notes ministérielles. En effet, le ministère de la Santé vient de décréter le début du confinement sanitaire ciblé qui ne dit pas son nom, à travers une nouvelle instruction datée du mercredi 8 juillet. Selon la note, il s'agit d'un dispositif spécial destiné à la prise en charge des sujets contacts. La nouvelle note explique la stratégie de recherche active et systématique de tous les sujets contacts de coronavirus "dans le but de rompre la chaîne de transmission et d'éviter que les cas Covid-19 ne se transforment en clusters et ou en foyers épidémiques". L'instruction destinée à l'ensemble des responsables des établissements hospitaliers fait d'abord un bref rappel sur la définition d'un sujet contact : "C'est toute personne qui a été en contact avec un cas Covid-19 confirmé probable dans les 48 heures précédant l'apparition des symptômes jusqu'à 14 jours après le prélèvement de l'échantillon ou lorsque le décès est survenu chez un cas probable." Les autorités sanitaires ont arrêté un nombre de modalités pratiques liées à la recherche active et systématique des cas contacts. Pour l'identification des sujets contacts, les équipes des services des hôpitaux chargés de l'épidémiologie et de la médecine préventive (Semep) avec le soutien des services compétents des collectivités locales sont tenues de se déplacer chez les membres de la famille du porteur du virus pour expliquer les mesures à respecter ainsi que le déroulement de l'enquête épidémiologue. Pour cela, les enquêteurs dépêchés sur les lieux sont ainsi tenus de se mettre à la disposition de ces sujets contacts et "de rester en contact permanent avec ces derniers, en restant joignables par téléphone". Les brigades d'investigation doivent "confiner le sujet contact asymptomatique à domicile, et ce, pendant 14 jours". Les équipes du Semep ont aussi un autre rôle, pédagogique, en sensibilisant "les concernés sur l'importance de l'observance des mesures barrières de prévention et de protection". Quant au suivi médical quotidien durant toute la période d'isolement, le ministère exige des enquêteurs de "pratiquer le test de dépistage par RT-PCR". Mais ce test est réservé "uniquement aux sujets contacts symptomatiques et non aux asymptomatiques. Si le test est positif, le sujet est immédiatement orienté vers le circuit de prise en charge. S'il est négatif, continuer le confinement jusqu'au 14e jour". Cette note exclut, selon toute vraisemblance, les asymptomatiques des opérations de dépistage, alors que le personnel soignant ne cesse de répéter que des études ont montré que 40% des contaminants sont asymptomatiques. D'où l'urgence de généraliser le test de dépistage à tous les sujets contacts dans l'espoir de réduire le nombre de réservoirs de transmission du virus. "Ce qui est plus dangereux c'est que la quasi-totalité des contaminés devient inéluctablement des contaminants, surtout s'ils ne prennent pas leurs précautions", alerte un médecin spécialiste, exerçant dans un CHU de la capitale. Hanafi H.