Alors que l'on croyait que le cauchemar de l'été et son lot d'incendies de forêt à répétition était fini, voilà qu'un autre feu s'est déclaré, ce jeudi à midi, aux portes de Tikjda. N'était la diligence avec laquelle la direction de la Protection civile et celle des forêts avaient pris les choses en main, la cédraie millénaire, surtout celle se trouvant dans la partie ouest du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (Cnslt), dans le fameux site appelé «Chapeau du gendarme», ne serait que des cendres. Jeudi vers midi, juste après l'apparition des premières fumées, les éléments de la Protection civile stationnés au niveau du poste avancé de Tikjda, ainsi que ceux de l'unité secondaire de Haïzer se sont déplacés vers les lieux et, en même temps, vu l'importance du site, les première et deuxième colonnes mobiles, ainsi que deux hélicoptères spécialisés dans la lutte contre les feux de forêt ont été envoyés en renfort. Toute cette mobilisation a été payante puisque, en quelques heures, le feu qui a pris plusieurs directions a été circonscrit et vers 18 heures, il ne restait que deux foyers encore actifs mais la cédraie a été, fort heureusement, sauvée. Aussi et pour éviter toute reprise, plusieurs équipes ont été mobilisées sur palace et ce n'est que vendredi matin qu'un communiqué de la Protection civile faisait état de la maîtrise centrale de ce feu. Selon nos informations, plus de 80 ha de chêne vert ont été ravagés par le feu. Cependant, la question de savoir comment sauver ce périmètre des flammes taraude toujours les esprits. Un lieu, et pas des moindres, puisqu'il abrite le Parc national du Djurdjura, classé patrimoine mondial et réserve de biosphère depuis 1987, et plus exactement du côté de Tikjda où se trouve le CNSLT qui reste un centre d'entraînement des équipes nationales en haute altitude, la cédraie millénaire et plusieurs espèces floristiques et faunistiques endémiques qui y subsistent dont le pin noir. Aussi et pour épargner ce périmètre, les spécialistes ne le répètent jamais assez ; les responsables du PND et ceux de la Direction générale des forêts ainsi que le ministère de l'Agriculture et du Développement agricole, doivent impérativement délimiter ce périmètre et l'isoler du reste de la végétation située à la périphérie directe à l'aide de tranchées en formant une boucle autour du PND qui s'étend sur plus de 18 000 ha entre les wilayas de Tizi-Ouzou et Bouira. Une fois le périmètre isolé, des travaux de défrichage du sol et l'entretien permanent, ainsi que la culture des parcelles qui seront données en concession pour maintenir la verdure et un sol toujours humide doivent être encouragés à longueur d'année et surtout pendant la période estivale où les risques d'incendie sont plus élevés. À défaut et si les pouvoirs publics continuent à ignorer ces changements climatiques, nos réserves de biosphère et notre patrimoine forestier seront réduits à néant plus tôt qu'on ne le pense. Y. Y.