C'est avec consternation et une profonde tristesse que nous avons appris, en cette matinée de samedi, la mort de notre collègue et ami Saïd Dilmi correcteur, après avoir lutté contre le coronavirus. Le 1er août 1997, il rejoint l'équipe du Soir d'Algérie, où, durant 23 ans, il décortiquait les articles des journalistes et autres publications du journal. Assidu, et consciencieux, il accomplissait sa mission avec abnégation. Que de fois il insistait sur une tournure, une concordance de temps, ou une maladresse syntaxique, avec sa collègue, en finissant souvent par avoir le dernier mot. Une expérience, un professionnalisme que nous lui reconnaissons tous. Un gentleman avenant, souriant, avec lequel nous avions du plaisir à travailler. Je l'ai côtoyé du temps de «Soirmagazine», où avec sa plus proche collaboratrice de longue date, en collationnant les textes, il leur arrivait de s'accrocher à propos d'une formule consacrée ou une expression mal placée, mais vite ils finissaient par s'entendre et trouver le juste mot. Elle est encore sous le choc, comme tout le staff de la PAO pour qui, au fil des années, il était devenu l'ami, avec lequel il partageait souvent le café crème du matin et des croissants qu'il leur offrait. Nacéra ne réalise pas encore : «On n'arrive pas à croire qu'il est parti, ça s'est tellement vite passé. Trois jours après son hospitalisation je lui ai parlé. Il semblait tenir le coup. Puis la nouvelle de sa mort. Nous sommes atterrés.» Oui, c'est le cas de le dire. Agents de saisie, monteurs, maquettistes, correcteurs, agents d'administration, chauffeurs, journalistes, rédaction en chef et directeur sont abattus. Saïd a rejoint Karim O., notre correspondant de Aïn Defla, emporté par le même virus. Ils nous rappellent tous ceux qui étaient parmi nous et nous ont quittés avant eux. Ils laisseront, sans conteste, un vide dans nos cœurs. Qu'ils reposent en paix. Naïma Yachir