L'Algérie envisage enfin de préserver l'intégralité de son quota de thon rouge et de renforcer son positionnement dans la région. Une réflexion a été justement engagée pour proposer une nouvelle stratégie de développement de la filière du thon rouge pour les perspectives 2020-2024. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La pêche du thon rouge représente une importance économique non négligeable. L'Algérie qui compte renforcer son positionnement dans la région et préserver ses intérêts s'attèle justement à mettre en place une nouvelle stratégie de développement de la filière du thon rouge. Pour ce faire, un atelier national lui a été dédié afin d'étudier et de proposer des mesures efficientes dans une approche participative avec tous les acteurs de cette filière. «Partant du principe que nous devons avoir une nouvelle stratégie déjà déployée à la prochaine campagne de pêche au thon rouge, qui se tiendra en 2021, nous mettons de la vitesse dans sa mise en œuvre», souligne Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, hier, à Alger. Pour lui, il n'est pas question d'attendre la dernière minute pour établir de nouvelles règles. «Nous les préparons dès maintenant», a-t-il dit. Il espère, d'ailleurs, la publication d'un nouveau décret, permettant d'intégrer l'ensemble des normes, des orientations et des prescriptions concernant la nouvelle stratégie de la filière du thon rouge et la dimension opérationnelle, avant la fin de l'année 2020. Reposant sur trois axes, la nouvelle stratégie intègre d'abord, le marché national dans les priorités. «Il y a plusieurs modes d'exploitation du quota du thon rouge consenti chaque année à l'Algérie. Nous devrons développer de nouveaux segments qui vont approvisionner le marché national en thon rouge frais ou transformé», suggère le ministre de la Pêche. Les demandes de la pêche artisanale du thon rouge, elles aussi, seront intégrées dans la nouvelle stratégie. «Ce type de pêche existe depuis très longtemps dans un certain nombre de zones de pêche. Nous verrons quelle quantité accorder à ces différents segments de la filière de la pêche du thon rouge», dit-il. Le troisième axe concerne l'amélioration de l'accompagnement du segment existant de cette production halieutique qui est intégrée à une chaîne de valeur internationale. «Une grande partie de cette filière n'existe pas en Algérie, d'où la nécessité de développer également les capacités d'engraissement pour améliorer la capacité de négociation, et la récupération de la valeur ajoutée qu'il y a dans cette filière», dit-il. Selon Ferroukhi, cette nouvelle stratégie permettra d'avoir une bonne visibilité sur les objectifs mais aussi sur tous les acteurs de cette pêcherie spécifique. «Il faudrait donner la priorité aux acteurs déjà existants. Les nouveaux investisseurs doivent apporter une valeur ajoutée à ce qui existe déjà afin d'éviter d'investir dans les mêmes segments et dans les mêmes activités», explique-t-il. Il a, par ailleurs, insisté sur la qualité de la formation non pas théorique mais plutôt celle sur le terrain pour la préparation des équipages des navires de pêche qui vont activer dans la zone de grande pêche. D'autant plus, poursuit-il, «les brevets et les certificats d'aptitude pour la conduite des navires thoniers et leurs machines ont été ouverts grâce au nouveau décret signé il y a une semaine». Ry. N.