Comme prévu par les avocats de la défense, la cour d'Alger a reporté la prononciation du verdict dans le cadre du procès en appel du patron du groupe Sovac, Mourad Eulmi, au 10 octobre en cours. Le procès en appel de Mahieddine Tahkout a également été reporté au 27 octobre par la même cour alors que le tribunal de Cheraga a renvoyé le procès de Mme Maya au 7 du même mois. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Alors que la grève des avocats battait son plein à Alger, avec le boycott des plaidoiries et de tout le travail judiciaire, les juges ont annoncé, hier mercredi, des reports de procès et de verdicts concernant d'autres affaires, toutes liées à la corruption. Le premier concerne le verdict dans le procès en appel de Mourad Eulmi, patron du concessionnaire automobile Sovac. Certains avocats de la défense ont fait le déplacement à la cour d'Alger pour prendre connaissance de la décision du juge. En grève d'une semaine depuis dimanche pour réclamer le respect des droits de la défense et exiger l'arrêt de l'instrumentalisation de la justice, suite à l'incident qui a marqué le procès de Mourad Eulmi la semaine passée à cause du refus du juge de reporter les plaidoiries comme demandé par le bâtonnier d'Alger, Me Sellini, les avocats s'attendaient au report du verdict. « Le juge peut prononcer le verdict en l'absence des avocats de la défense mais je pense qu'il va prononcer plutôt le report », nous affirme un des avocats de Mourad Eulmi. Après avoir expédié quelques dossiers de droit commun, reportés pour la majorité, le juge en arrive à l'affaire Sovac et annonce sa décision, sans en donner aucun motif, de reporter la prononciation du verdict au 10 octobre. La décision est sans doute liée à la grève des robes noires, sur décision du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger, de suspendre pour une semaine les plaidoiries et tout le travail judiciaire. Outre l'ancien président-directeur général du Crédit populaire algérien (CPA), Omar Boudiab, et des cadres de cette banque et du ministère de l'Industrie, l'affaire implique également l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi. Le procureur général près la cour d'Alger avait requis une peine de 15 ans de prison ferme contre Ahmed Ouyahia et 10 ans de prison ferme contre Youcef Yousfi assortie d'une amende de 2 millions de DA chacun. Des peines de 15 et 12 ans de prison ferme ont été requises respectivement contre Mourad Eulmi, patron du groupe Sovac, et son frère cadet Khidher Eulmi. Le procureur a requis une peine de 3 ans de prison ferme avec une amende d'un million de DA contre Omar Boudiab et des cadres de la banque et de l'industrie, impliqués dans l'affaire. Il a été également demandé la saisie des biens et le gel des activités des filiales du groupe Sovac représentées dans le procès par des personnes morales avec une amende de 32 millions de DA pour chacune. Le procès de Tahkout renvoyé au 21 octobre Programmé dans la même salle par visioconférence, le procès en appel de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout a été renvoyé par la cour d'Alger au 21 octobre en raison de l'absence d'un des accusés (Abdelghani Zaâlane). Le collectif de défense a boycotté l'audience à cause de la grève des avocats. Mahieddine Tahkout a été condamné en première instance à une peine de 16 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 8 millions de DA, pour des chefs d'accusation liés à la corruption, au blanchiment d'argent et à l'obtention d'indus privilèges. D'anciens cadres et ministres, dont les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, sont également poursuivis dans la même affaire. Par ailleurs, le procès de Nechnachi Zoulikha-Chafika, dite Maya, jugée pour des affaires de corruption, a été reporté par le tribunal de Chéraga (Alger) au 7 octobre prochain. Le report est dû au boycott de l'audience par la défense L'affaire de Nechnachi Zoulikha-Chafika (connue comme étant madame Maya), concerne également ses deux filles, ainsi que Abdelghani Zaâlane et Mohamed Ghazi, poursuivis, respectivement, en qualité d'ex-walis d'Oran et de Chlef, et l'ancien directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel. Ils sont poursuivis pour blanchiment d'argent, trafic d'influence, octroi d'indus avantages, dilapidation de deniers publics, incitation d'agents publics pour l'octroi d'indus avantages et transfert illicite de devises vers l'étranger. K. A.