Conséquence immédiate de la décision du barreau d'Alger de boycotter les audiences et le travail judiciaire pendant une semaine, trois grands procès liés à la corruption ont été reportés à la cour d'Alger et au tribunal de Chéraga. Il s'agit du verdict dans le procès de l'homme d'affaires, Mourad Oulmi, reporté au 10 octobre prochain, du procès en appel de Mahieddine Tahkout, reporté au 21 octobre prochain et de l'affaire de Nachinachi Zoulikha-Chafika, dite "Mme Maya", dont le procès est également reporté au 7 octobre. Concernant le verdict de Mourad Oulmi, poursuivi dans l'affaire liée au montage automobile, il a été reporté par la cour d'Alger à cause de l'absence du collectif de défense à l'audience après la décision du barreau d'Alger de boycotter les audiences et le travail judiciaire pendant une semaine. Dans cette affaire, sont poursuivis d'anciens ministres, à leur tête les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, à l'encontre desquels, une peine de 15 ans de prison ferme a été requise, tandis qu'une peine de 10 ans de prison assortie d'une amende de 2 millions de dinars a été requise à l'encontre de l'ancien ministre de l'Industrie Youcef Yousfi. Dans la même affaire, une peine de 15 et 12 ans de prison ferme avait été requise respectivement contre Mourad Oulmi, patron du groupe Sovac, et son frère Khider Oulmi, alors qu'une peine de 3 ans de prison ferme avec une amende d'un million de dinars avait été requise contre l'ex-P-DG du Crédit populaire d'Algérie (CPA) Omar Boudiab et des cadres de la banque et du secteur de l'industrie. Lors du réquisitoire, le juge avait également demandé la saisie des biens et le gel des activités des entreprises (personnes morales) impliquées dans l'affaire avec une amende de 32 millions de dinars chacune. Quant au procès en appel de Mahieddine Tahkout, la cour l'a reporté en raison de l'absence de l'un des accusés, Abdelghani Zaâlane en l'occurrence, mais aussi à cause du collectif de défense qui a également boycotté l'audience en suspendant ses activités judiciaires pendant une semaine à compter du 27 septembre dernier. Dans ce dossier, Mahieddine Tahkout a été condamné, en première instance, à une peine de 16 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 8 millions de dinars pour corruption, blanchiment d'argent et obtention d'indus privilèges. Là aussi, d'anciens cadres et ministres et les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont également poursuivis dans la même affaire. Enfin, le procès de Nachinachi Zoulikha-Chafika, dite "Mme Maya", a été reporté par le tribunal de Chéraga pour les mêmes raisons, à savoir le boycott de l'audience par la défense en application des décisions de l'Union des barreaux d'Alger. Au début de la séance, Mohamed Ghazi a demandé à être mis en liberté provisoire pour des raisons de santé, mais le juge a indiqué que "le tribunal étudiera cette demande". Il faut noter que ce procès avait déjà été reporté à deux reprises au mois d'août dernier à la demande de la défense. Pour rappel, l'affaire de Nachinachi Zoulikha-Chafika, connue sous le sobriquet de "Mme Maya", concerne aussi ses deux filles, ainsi qu'Abdelghani Zaâlane et Mohamed Ghazi, poursuivis en qualité d'ex-walis d'Oran et de Chlef, et l'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) Abdelghani Hamel. Les mis en cause sont poursuivis pour blanchiment d'argent, trafic d'influence, octroi d'indus avantages, dilapidation de deniers publics, incitation d'agents publics pour l'octroi d'indus avantages et transfert illicite de devises vers l'étranger.