Le prix du poulet a augmenté d'un cran ces jours-ci. Une hausse qui a parfois dépassé les 100 dinars par kilogramme. Les professionnels de la filière avicole évoquent une baisse de l'offre due à la faillite d'un grand nombre d'aviculteurs. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La viande de poulet a renoué avec la flambée des prix. Sur les étals des marchands de volaille, le poulet éviscéré ne descend pas à moins de 360 dinars le kilogramme. Il y a quelques jours, il était cédé entre 240 et 260 dinars. Très significative, cette hausse de prix est sérieusement ressentie par les ménages. Les professionnels de la filière la justifient par la baisse de production, notamment en cette période où les restaurants et les fast-foods ont repris leur activité. D'autant plus, précise le président du Conseil interprofessionnel de la filière avicole de la wilaya de Tipasa et membre du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, Noureddine Aïd, près de 60% des aviculteurs ont cessé leur activité en moins de deux ans. «Depuis 2019, un grand nombre de personnes ont quitté l'élevage. Elles ont subi des pertes consécutives qui ont conduit à leur faillite», explique-t-il. Mais qu'est-ce qui a provoqué la faillite de ces aviculteurs ? Noureddine Aïd pointe du doigt la surproduction en repro chair (poulets mâle et femelle destinés à la production des œufs). Selon lui, les besoins du marché national en ce produit sont de cinq millions cinq cent mille par an, alors qu'actuellement, la disponibilité est plus de neuf millions. «Au moment où la production nationale est entre 2 et 2,5 millions repro chair, l'importation, elle, reste toujours ouverte et introduit plus que les besoins du marché local. En 2019, nous nous sommes retrouvés avec presque dix millions de repro chair», dit-il. Cette situation, souligne-t-il, engendre une surproduction qui se répercute directement sur le prix du poulet et qui va baisser. «Parfois, ces baisses de prix peuvent atteindre 150 dinars par poulet et provoquent des pertes énormes à l'aviculteur», dit-il encore. Pour lui, seule la limitation des quantités à importer du repro chair permettra de réguler la filière en amont et en aval et de stabiliser le prix du poulet sur le marché. Pour rappel, le Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA) a établi un cahier des charges qui a été soumis au ministre de l'Agriculture. Il définit les quantités exactes qu'il faut importer, le nom de l'importateur et le nom de l'éleveur qui va procéder à sa mise en place. Selon le président du Conseil interprofessionnel de la filière avicole de la wilaya de Tipasa, sa signature par le ministère de l'Agriculture est prévue en janvier prochain. «La signature de ce cahier des charges permettra de stabiliser les prix pour les aviculteurs et pour les consommateurs», affirme-t-il. Il souligne, par ailleurs, l'augmentation du prix de l'aliment de volaille. En un mois et demi, son prix a augmenté à trois reprises», a-t-il souligné. Ry. N.