Par Mokhtar Benmehidi La réaction des amateurs du désordre ne s'est pas fait attendre. Dès l'annonce de l'adoption par le gouvernement d'un décret régissant désormais l'exercice de la presse électronique en Algérie, des « ensembles flous » tirant profit, des années durant, de la clandestinité procurée par un vide juridique, ont scandé leur mécontentement. Ce qui leur a fait mal, au point de provoquer des hurlements, c'est l'impératif, stipulé par le décret, d'héberger dorénavant l'ensemble des sites d'information algériens au « .dz ». C'est-à-dire ni « .com », ni « .fr », ni autres. Pour eux, avoir un site électronique réalisé, hébergé et animé par des compétences entièrement algériennes est synonyme de « suspicion ». Pis encore, cela émane, selon leurs allégations, d'une « volonté de contrôler » démunie de toute « vision stratégique ». Si l'objectif était réellement le « contrôle » comme prétendent ces détracteurs de la légalité, qu'est-ce qui empêchait les pouvoirs publics de le faire depuis des lustres déjà ? Ils sont allés jusqu'à conditionner une présence plus accrue du « contenu algérien » sur la toile par une préservation des droits d'hébergement de leurs donneurs d'ordre. Ne savent-ils pas que cela donnerait un « contenu orienté et dirigé » ? Donc pas algérien du tout. L'Histoire montre qu'un Etat jugé dictateur au prisme occidental n'a nul besoin de texte de loi pour exercer son diktat et régenter sa presse, qu'elle soit électronique ou autre. Dans ce contexte, le modèle chinois est un excellent exemple. Ce voulant être un parallèle à la civilisation et la modernité occidentale, troquant l'avancement contre la souveraineté des peuples, le parti dirigeant chinois a tout fait différemment. Pour contourner le monopole imposé par l'empire occidental mené par les Etats-Unis via les « GAFA », la Chine a réalisé ses propres moteurs de recherche, réseaux sociaux, centres d'hébergement, sites électroniques, créant ainsi un web dans le web. C'est une véritable guerre froide 2.0 qui est menée depuis des années entre Chine et Etats-Unis. Cette guerre est tout sauf « virtuelle », selon Bertrand Venard, professeur à Audencia Business School (Nantes) et à l'Université d'Oxford (Grande-Bretagne), auteur d'un important projet de recherche sur les comportements humains en matière de cybersécurité. Mais nos rentiers de la presse électronique, bénéficiant de publicité provenant d'annonceurs de tous bords, étrangers de surcroît, font exprès de ne pas évoquer cet exemple. Ils brandissent sciemment le spectre du « contrôle » et du « muselage » pour faire diversion et induire et l'opinion publique et les professionnels en erreur. Cela dit, ces derniers sont loin d'être dupes. Ils font également exprès de ne pas citer l'expérience européenne en matière d'organisation de la presse électronique. Dans son livre intitulé Par quel droit tenir le net, le Pr Ammar Belhimer explique, références à l'appui, toute l'importance accordée par les pays européens à leur souveraineté sur la toile, champ de bataille des titans américain et chinois. L'objectif premier fixé par le bloc des 27 consiste à réaliser une souveraineté d'abord technologique adossée à une souveraineté réglementaire conforme à leurs intérêts et à leurs valeurs, avec notamment une gouvernance des grandes plateformes du secteur privé qui respecte leurs valeurs fondamentales. « Au cours des cinq dernières années, l'UE s'est montrée capable d'instaurer un cadre législatif fondé sur des valeurs (comme le droit à la vie privée) tout en surveillant de près la domination des plateformes en ligne », lit-on dans le livre de l'actuel ministre de la Communication et néanmoins porte-parole du gouvernement de Abdelaziz Djerad (page 132). Jadis, l'argument de ces affairistes de la presse écrite, vite convertis à l'information électronique pour des objectifs purement mercantiles et d'influence, portait sur le manque ou l'absence en Algérie de data-centers capables d'héberger les sites électroniques d'information, ayant connu un foisonnement phénoménal au cours des dernières années. Cependant, ce prétexte n'est plus valable depuis que des entreprises algériennes telles qu'Algérie Télécom ou Algérie Presse Service (APS) ou encore l'Etablissement de télédiffusion (TDA) ont acquis les équipements et le savoir-faire nécessaires pour se lancer dans l'hébergement des sites d'information. Tout comme les chaînes offshores, les près de 150 sites électroniques recensés actuellement sur le marché algérien, dont deux seulement sont hébergés localement, gagneraient à domicilier leurs droits et hébergement. En évitant de suivre le chant des sirènes, les propriétaires réduiraient les coûts d'hébergement de leurs sites, payés jusque-là en monnaie lourde, et garantiraient surtout plus de sécurité à leur contenu ; autrement dit, leur propriété intellectuelle. M. B. Enfin, un cadre juridique pour la presse électronique Par le Professeur Ammar Belhimer, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. La loi organique n°12-05 du 12 janvier 2012 relative à l'information n'a pas complètement arrêté les contours juridiques des nouvelles voies d'expression qu'offrent les progrès technologiques. La presse en ligne se caractérise en effet par une accessibilité continue dont le droit ne parvient pas à parfaitement maîtriser les effets et les conséquences sur l'ordre public. La liberté d'expression trouve dans internet de nouveaux espaces d'expansion mais on y trouvera aussi que l'ampleur de la remise en cause des systèmes de valeurs est plus forte. La bidirectionnalité qui permet au lecteur d'être actif avec le service de presse en ligne pose de nouveaux problèmes du point de vue de certaines préoccupations d'ordre public : les contenus incitatifs à la haine et à la violence et les atteintes aux droits des personnes et des institutions. D'un autre côté, il va sans dire que la presse en ligne est en mesure de participer activement à l'effort collectif de démocratisation et de moralisation de la vie publique. Mieux encadrés du point de vue juridique, les éditeurs de presse en ligne peuvent participer efficacement à la réalisation des fonctions et les finalités des articles 2 et 5 de la loi organique n°12-05 relative à l'information. Il importe, par conséquent, d'achever le travail d'encadrement juridique de l'activité de presse en ligne. C'est dans le prolongement direct des articles 66 et 113 de la loi organique relative à l'information que le présent texte réglementaire se situe et c'est surtout pour placer la presse électronique sur une trajectoire conforme aux finalités du droit qu'il trouve sa vocation. Les dispositions qui suivent ne définissent pas le régime juridique et économique de l'activité de presse en ligne. En revanche, ils expriment une volonté de poser une base référentielle de clarification par rapport à son fonctionnement, compte tenu de son mode d'expression et de son support de diffusion : internet. L'activité de presse en ligne est assimilable à la presse en papier en ce qu'elle reste une activité économique soumise aux règles du marché mais, dans le même temps, elle exerce une mission d'intérêt général et de service public en application de l'article 2 de la loi relative à l'information. Ces caractéristiques consubstantielles à la presse impliquent l'importance de démultiplier les sources de financement et de construire les avantages concurrentiels. Le texte fait opportunément rappel de cette contrainte liée à la nature de l'activité de presse. Le texte définit les règles qui organisent la formalité déclarative de constitution et confirme à cet égard que l'activité de presse en ligne est libre. Il convient de fixer trois grandes questions : - l'éviction annoncée du support papier et la transition numérique ; - l'enjeu stratégique de la production de contenu ; - la répression des fake news et des deep fakes. 1. L'éviction annoncée du support papier et la transition numérique L'industrie du la presse papier semble entrer dans une phase de ralentissement puisque entre 2010 et 2019 les ventes de papier journal (impression des titres papiers) ont baissé de 80%. Il ne s'agit vraisemblablement pas d'une simple évolution conjoncturelle mais de transformations structurelles durables. Les supports de la presse changent sous l'effet des nouvelles technologies mais les fondamentaux du journalisme restent intacts. La généralisation de la 3G et de la 4G repousse les frontières de la presse électronique, elle ouvre de nouvelles perspectives informationnelles mais surtout pose de nouveaux défis en termes de responsabilité juridique et de responsabilité sociale. La transformation de la presse nationale avait commencé déjà en 1997 lorsque le journal El Watan avait créé sa version électronique sur internet suivi, l'année d'après, par les quotidiens étatiques Horizons, El Moudjahid (1998) et El Massa (2000). Le mouvement s'est accéléré particulièrement durant la décennie 2000 sous l'effet de l'ouverture à la concurrence du secteur de la poste et des télécommunications. Aujourd'hui, le marché national compte 148 sites élétroniques déclarés. 2. L'enjeu stratégique de la production de contenu Un sondage Immar d'avril 2019 répartissait ainsi les populations algériennes quotidiennement exposées aux médias : - Téléspectateurs : 18 millions ; - Internautes : 17 millions ; - Médias sociaux : 15,5 millions ; - Auditeurs : 3 millions ; - Lecteurs : 2,6 millions Le droit n'a pas complètement suivi le mouvement du marché et un décalage est vite apparu entre la norme juridique et la réalité, celle d'un marché de la presse en ligne en évolution continue, parallèlement à l'effondrement de la presse papier. La loi organique n°12-05 du 12 janvier 2012 relative à l'information est une construction inachevée et le marché de la presse en ligne évolue à un rythme plus rapide que nos moyens de réaction et d'adaptation. La majorité des journaux en ligne sont hébergés à l'étranger, principalement en France, et les raisons résident essentiellement dans la crise de confiance dans la fiabilité des mécanismes nationaux permettant l'accès au support internet, même si l'hébergement national est moins coûteux. Afin de rattraper la transition subie, l'accès à la publicité des entreprises publiques et administrations sera conditionné par l'existence d'un site d'information électronique vivant. 3. La répression des fake news et des deep fakes L'échec des plates-formes, comme Facebook et Google, à s'autoréguler génère des dégâts collatéraux de machines devenues incontrôlables dans les domaines de l'exercice démocratique, la santé publique, la vie privée, etc. La « violence expressive », la brutalisation qu'elles enfantent ensauvagent les relations sociales et pervertissent le débat public. Nous assistons à la naissance de réceptacles d'intox, de haine, d'invectives et d'insultes, de procès d'intention et de règlements de comptes, des espaces de non-droit et de violence morale inédite qui recoupent bien ce que le philosophe français Michel Onfray appelle « les passions tristes ». Après les fake news – expression anglaise qui signifie intox, informations fallacieuses ou fausses nouvelles participant à des tentatives de désinformation – voici venue l'ère des deep fakes, une technique de synthèse d'images basée sur l'intelligence artificielle rendant possibles des hyper-trucages, ou permutations intelligentes de visages en vue de jeter le discrédit sur des personnalités de la politique, des arts ou de la culture. Faute de pouvoir éradiquer ces biais, le texte s'efforce d'en limiter l'impact. Le décret exécutif précise les modalités d'exercice des droits de rectification et de réponse tels que consacrés aux articles 100 et 101 de la loi relative à l'information. Il entend confirmer que la liberté d'expression est un principe qui, quelle que soit la complexité du mode de fonctionnement emprunté, ne saurait être absolu. Les éditeurs de presse en ligne doivent fournir aux lecteurs les instruments leur permettant de défendre leur dignité et leur opinion lorsque ceux-ci sont remis en cause. Ils doivent contribuer activement et en permanence à la lutte contre les contenus haineux ou violents et ainsi participer à la défense de la cohésion sociale. Il sera utile d'apporter quelques précisions relativement aux délais d'exercice des droits de réponse ou de rectification. Les délais venant aux articles 30 et 34 du texte réglementaire font prévaloir l'intérêt des citoyens et privilégient une approche pragmatique. Le délai de 30 jours consacré à l'article 30 est un délai légal venu à l'article 103 de la loi relative à l'information. Il accorde aux lecteurs des possibilités optimales de réaction. Les délais de l'article 34 sont des délais qui tiennent compte des exigences de célérité et des contraintes réelles imposées par les enjeux du droit de réponse ou du droit de rectification. Les sanctions sur les réseaux sociaux Ces dispositions ne dispensent pas la mise en œuvre des dispositions pénales dont la plus récente est l'incrimination de la diffusion et de la propagation de fausses informations portant atteinte à l'ordre et à la sécurité publics, sur les réseaux sociaux. L'amendement de l'article 196 bis du code pénal prévoit dans ce cadre de punir quiconque volontairement diffuse ou propage, par tout moyen, dans le public des nouvelles ou informations, fausses ou calomnieuses, susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l'ordre public, compte tenu de l'effroi qu'ils sèment au sein des citoyens et du climat d'insécurité qu'ils génèrent dans la société. Il prévoit une peine délictuelle pour ces actes, consistant en l'emprisonnement d'un (1) an à trois (3) ans et une amende de 100 000 DA à 300 000 DA. A. B. Nécessité d'organiser les hébergeurs nationaux Il a fallu que le ministère de la Communication élabore un décret exécutif relatif à la presse électronique pour que l'on découvre que la question de l'hébergement local des sites électroniques posait un faux débat. Pendant que les éditeurs de sites électroniques justifiaient, de façon délibérée ou par méconnaissance, le recours aux hébergeurs de pays étrangers, des établissements algériens disposaient depuis plusieurs années déjà de capacités leur permettant de prendre en charge la totalité ou une grande partie au moins de ce besoin. Depuis l'annonce mercredi dernier de l'adoption du décret par le gouvernement, plusieurs opérateurs publics et pas des moindres ont affiché leur volonté de contribuer à la prise en charge de la forte demande en matière d'hébergement des sites électroniques, dont ceux d'information. Il ne s'agit pas de vœux pieux, car des établissements comme celui de la télédiffusion (TDA) ou le Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) disposent bel et bien de capacités à même de satisfaire les attentes du secteur privé dans ce domaine. Ces entités cumulent un capital-expérience et un savoir-faire considérables, puisqu'elles assurent déjà et depuis pas mal de temps l'hébergement des sites et de portails électroniques des institutions étatiques des plus sensibles, en toute sécurité et professionnalisme. Dans l'ambition de se spécialiser davantage dans l'hébergement des sites électroniques et moderniser leurs équipements, le Cerist et TDA s'attellent tous les deux à se doter, dans les tout prochains mois, de data-center de dernière génération. D'autres entreprises nationales se sont également lancées dans l'hébergement des sites électroniques à l'image d'Algérie Télécom, et, depuis quelques années, Algérie Presse Service (APS) ou encore l'opérateur de téléphonie mobile Mobilis. Outre leurs importantes capacités d'hébergement disponibles actuellement, ces trois entreprises œuvrent elles aussi à se doter d'équipements modernes leur permettant à la fois de proposer des services de qualité et à des coûts réduits, en comparaison avec ceux pratiqués par leurs concurrents étrangers. Cela dit, tous ces établissements et entreprises activant dans ce domaine relativement nouveau en Algérie gagneraient à s'organiser en consortium pour pouvoir développer leur part de marché au niveau national et soumissionner pour l'octroi de marchés à l'international. Une chose est sûre, c'est que la volonté politique y est puisque les pouvoirs publics se sont fixé le double objectif de développer l'activité de l'hébergement des sites électroniques du domaine .dz et d'encourager leur accroissement. De surcroît, le développement des sites électroniques d'information revêt une importance particulière puisqu'il s'agit de l'avenir de la presse écrite et de la réussite de l'arrimage de l'Algérie au train du numérique. Mokhtar Benmehidi Gestionnaire du registre de nom de domaine.dz et .الجزائر L'activité de « registre de nom de domaine » est liée à une grande responsabilité étant donné que le fonctionnement du service DNS du registre national est une condition centrale du fonctionnement d'internet. À l'instar de plusieurs pays, l'enregistrement des noms de domaine sous .dz est assuré par l'entité DZ-NIC du Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) en charge également de la gestion du réseau national académique et de recherche (ARN). Cette gestion est une activité qui a été initiée par le Cerist avec l'introduction d'internet en Algérie en 1994. L'enregistrement auprès de l'Icann a été opérationnel en 1995. En 2011, dans le cadre du programme «IDN ccTLD Fast Track » que l'Icann a lancé pour intégrer les noms de domaine de premier niveau en langue autre que latine, le nom de domaine de premier niveau pour l'Algérie, jusque-là représenté par le code .dz en latin et également représenté en langue arabe par . Les noms de domaine sous .dz et الجزائر sont attribués par délégation du nom de domaine. Cette délégation se fait sur des serveurs de gestion de noms de domaine « DNS ». Toutes les entités établies dans le pays ou ayant une représentation légale en Algérie ou disposant d'un document justifiant les droits de propriété de nom dans le pays peuvent se faire attribuer un nom de domaine sous le domaine .dz et/ou selon la charte de nommage du .dz et الجزائر accessibles publiquement sur le site www.nic.dz et qui assurent que l'enregistrement des noms de domaine s'effectue de manière transparente et non discriminatoire. L'enregistrement effectif se fait à travers des entités d'enregistrement, déléguées par le DZ-NIC et appelées « registrars ». Le « registrar » transmet les demandes au DZ-NIC et gère les noms de domaine pour le compte de ses clients. La liste des « registrars » est consultable sur le site www.nic.dz. L'enregistrement des noms de domaine dans le registre .dz et الجزائر est pris en charge par le DZ-NIC sans aucun frais pour les « registrars » au bénéfice des demandeurs. Pour cela, la procédure d'enregistrement doit se faire en ligne à travers le site https://registrar.nic.dz En tant que registre de nom de domaine, le DZ-NIC attribue tous les noms de domaine sous .dz et الجزائر . Chaque nom de domaine est enregistré dans un registre central avec les données de contact du propriétaire du nom de domaine. Le registre constitue la base de fonctionnement des serveurs DNS et du serveur « Whois », qui rend publiquement accessibles les données de contact des propriétaires. Les informations « Whois » sont publiques et peuvent être consultées sur www.nic.dz. Le service internet compte parmi les « infrastructures critiques ». Le DNS est un service invisible, mais d'une immense importance, sans lequel pratiquement aucune communication internet ne serait plus possible en Algérie. Cette infrastructure doit répondre aux plus hautes exigences de sécurité et de stabilité. Etant donné qu'une défaillance des serveurs DNS aurait des conséquences incalculables, le DZ-NIC accorde toute l'importance nécessaire à l'infrastructure du registre du .dz et الجزائر . La gestion des noms de domaine est assurée par le Cerist depuis 1995 et ce dernier répond aux exigences de stabilité, de fonctionnement, de compétences dans le domaine et de neutralité vis-à-vis de l'ensemble des secteurs. Le data-center de l'APS prêt pour l'hébergement des sites web L'agence nationale Algérie Presse Service (APS) est dotée d'un data-center qui répond aux besoins d'hébergement de sites web et le stockage de contenus informatisés (cloud computing) avec une sécurité de données optimale en accès et en contenu 24h/24h et 7j/7j. À la lumière des nouvelles orientations du gouvernement sur l'activité d'information en ligne, à travers le projet de décret exécutif relatif aux modalités d'exercice de l'activité d'information en ligne, adopté mercredi lors de la réunion du gouvernement, notamment dans son article 6, le data-center de l'APS est disposé à traiter et à prendre en charge les demandes d'hébergement y compris leurs ressources y afférentes. Le data-center de l'APS, dont l'existence remonte à plusieurs années, s'est adapté au fur et à mesure aux nouvelles technologies. Il héberge actuellement l'ensemble de l'activité de l'agence y compris ses différents sites (www.aps.dz, webtv.aps.dz) ainsi que ceux de clients extérieurs. Depuis le mois de septembre, il offre une gamme de services en hébergement sous plusieurs formules. Pour un site web, il est proposé une location d'espace disque sur des serveurs sous Windows et Linux avec une mise à disposition de SGBD (Mysql, SQL Server, Oracle...) pour les bases de données, une gestion de nom de domaine avec accès utilisateur (WHA-Cpanel). En outre, le data-center propose à ses futurs clients la location de serveur dédié et partagé en physique ou en virtuel avec accès utilisateur via SSL VPN (réseau privé virtuel utilisant le protocole Secure Sockets Layer). Pour les services physiques, il est mis à la disposition du client un réseau électrique stable et ondulé, un réseau informatique protégé par des pare-feu, une bande passante dédiée ou partagée. En ce qui concerne l'infrastructure virtuelle, la gestion des machines virtuelles, des réseaux virtuels, des backups (sauvegarde des données) et snapshot (restauration des données) ainsi que l'administration des ressources, est entièrement prise en charge par les ingénieurs et techniciens de l'agence. La connexion internet disponible est de 70 Mbps offrant ainsi une grande vitesse de lecture et d'écriture. La part de TDA... L'Etablissement public de télédiffusion (TDA) se dit prêt à contribuer au développement de la presse électronique en proposant ses services de prestataire en matière d'hébergement de sites électroniques. Dans une déclaration au Soir d'Algérie, un des responsables de TDA, Mohamed Laouir, a affirmé que les capacités actuelles de l'établissement en matière d'hébergement, déjà considérables, sont appelées à se développer dans un « avenir très proche ». C'est par la mise en service prochaine d'un nouveau data-center, que TDA compte augmenter son portefeuille clients. « TDA est en cours d'acquisition d'une nouvelle plateforme qui va renforcer sa capacité d'hébergement actuelle et permettre le développement de cette activité, et ce, grâce à un nouveau data-center de dernière génération d'une capacité de 24 téraoctets », a-t-il expliqué. Interrogé sur l'intérêt de l'élaboration d'un cadre juridique régissant la presse électronique, M. Laouir a estimé que la domiciliation des sites d'information dans le domaine du « .dz » permet à la fois une réduction des coûts et une sécurisation de la propriété intellectuelle. Ayant pris part lui-même au comité technique chargé de préparer le décret régissant la presse électronique, adopté mercredi dernier par le gouvernement, M. Laouir a affirmé que seul un renforcement du domaine .dz peut permettre une présence plus accrue du contenu algérien, tous domaines confondus, sur la toile. Parmi les avantages d'avoir un nom de domaine.dz, figurent, selon lui, notamment l'appartenance claire à l'Algérie et offrir un meilleur référencement des sites enregistrés sous un nom de domaine .dz. Il est question également d'héberger les données localement dans des serveurs situés en Algérie, donnant ainsi un accès rapide à l'information et assurant sa confidentialité. Et enfin le .dz permet aux clients d'avoir leur contenu à proximité et pouvoir récupérer ses données en temps voulu. Concernant les capacités de TDA, M. Laouir a fait savoir que cet établissement dispose d'une équipe technique spécialisée dans les domaines d'hébergement des sites Web, d'hébergement du service de messagerie et dans l'hébergement des serveurs virtuels (VPS). Il a tenu à signaler, à cet effet, que l'équipe de TDA en tant qu'hébergeur était responsable de l'aspect technique. Le contenu des sites Web hébergés par TDA et des serveurs virtuels relève de la responsabilité des clients. Dans le cadre de cette activité, le nombre de clients hébergés par TDA sur sa plateforme est de 29 clients, dont 20 publics et 9 privés. De plus, TDA héberge les serveurs physiques de 7 clients, dont 2 activent dans le secteur privé. Dans le cadre de l'enregistrement des clients pour l'hébergement de leurs sites Web en Algérie (domaine .dz), TDA collabore étroitement avec le Cerist qui reçoit les demandes des noms de domaine .dz et procède à leur enregistrement. Pour rappel, TDA commercialise des prestations inhérentes à la diffusion, à la transmission ainsi que les produits et services internet à travers le développement des opportunités commerciales et de partenariat. L'établissement a largement participé au développement de l'internet en Algérie. Depuis 1999, de nombreux clients ont eu à apprécier ses services, essentiellement à travers leur qualité, la réactivité et l'écoute de ses équipes techniques sur le terrain. Ainsi, TDA a entamé le processus de convergence vers les TIC en commercialisant des services à haute valeur ajoutée, notamment l'hébergement (physique et virtuel) de serveurs et de sites Web ainsi que l'accès à internet à très haut débit. Le data-center dispose d'équipements d'infrastructure et de sécurité physiques et logiciels. Ils sont implantés en redondance et connectés de telle manière à assurer la continuité du service en cas de défection de l'un d'entre eux. Le tout est géré d'une manière centralisée par un système de gestion du réseau efficace assurant la continuité de service. Pour la sécurité de son data-center, TDA dispose de pare-feu et d'UTM de nouvelle génération travaillant en redondance et assurant l'interconnexion sécurisée entre le réseau interne, le réseau externe et la zone démilitarisée (DMZ). D'autres dispositifs ont été implémentés sur la plateforme pour renforcer sa sécurité tels que les listes de contrôle d'accès (ACL) pour le filtrage des flux et la translation d'adresses (NAT) qui permet de faire correspondre les adresses IP internes non uniques et souvent non routables d'un intranet à un ensemble d'adresses externes uniques et routables. Historiquement, le Cerist avait la responsabilité exclusive d'attribuer des noms de domaine .dz. Cette responsabilité a été déléguée aux plus importants FAI algériens, dont TDA, qui est « registrar » reconnu au niveau du Cerist depuis 2018. Le Cerist se dotera d'un nouveau data-center Dans le but d'augmenter ses capacités d'hébergement et offrir ses services aux particuliers, le Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) est en train de construire un nouveau bâtiment au sein de son siège à Alger, pour abriter un data-center de dernière génération. Le directeur du Cerist, Hacène Belbachir, a exprimé au Soir d'Algérie la disponibilité du centre à contribuer à la promotion de l'hébergement des sites électroniques nationaux notamment d'information sans que ces derniers soient contraints de recourir à l'étranger pour le faire. Le futur data-center, dernier cri, dont la réception est prévue au cours des prochains mois, vise à prendre en charge la demande croissante des entreprises privées désireuses d'héberger leurs sites électroniques en Algérie. Il a relevé que le prix de la prestation du Cerist sera nettement inférieur, en comparaison avec les prix pratiqués à l'international, tout en offrant la même qualité de service. Pour M. Belbachir, il est inconcevable que des données nationales soient hébergées dans des pays étrangers, même s'il s'agit de sites culinaires car cela renseigne sur le mode et les habitudes de consommation de l'Algérien. C'est pour cette vision stratégique qu'il a appelé au développement du service d'hébergement des sites électroniques moyennant une conjugaison des efforts entre secteurs privé et public. M. B. Algérie Télécom aussi Algérie Télécom offre la possibilité aux professionnels d'héberger le nom de domaine de leurs entreprises (votredomaine.dz) et effectue toutes les démarches nécessaires pour l'enregistrement et l'administration de ce nom de domaine au niveau du Cerist. Le processus de l'enregistrement est comme suit : - L'enregistrement de DNS au niveau du Cerist se fait via une interface web d'enregistrement. - Le client doit remplir les formulaires suivants : Formulaire d'enregistrement. Demande de transfert s'il s'agit de transfert d'un domaine. - Après vérification, le Cerist envoie un mail de notification pour l'enregistrement ou le refus de la requête du client. Les capacités peuvent être étendues (acquisition, dédouanement et mise en service) pour faire face à toutes nouvelles demandes formulées au minimum deux mois à l'avance.