Les résultats du référendum sont connus. Le oui l'a emporté à hauteur de 66,80% avec un taux de participation qui n'a pas dépassé les 23,7%. Le président de l'Autorité nationale des élections se félicite, néanmoins, de l'issue de la consultation populaire, affirmant que l'Algérie venait de se doter d'une Constitution «halal», non entachée d'irrégularités ni de fraude. Le faible taux de participation ne pose, selon lui, pas de problèmes au plan juridique, refusant d'en faire une lecture politique. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Fin du suspens hier à midi. Avec deux heures de retard, le président de l'Autorité nationale des élections (Anie), annonçait les résultats de la consultation populaire. Selon les premières données, le oui l'a emporté avec 66,80%, avec un peu plus de 3 millions de voix exprimés en faveur de la mouture de la Constitution, contre 33,20% de non avec 1,6 million de voix exprimées. La participation a été très timide. Sur les 24, 4 millions d'inscrits, seuls 5,6 millions ont voté, donnant lieu à un taux de participation de l'ordre de 23,7%. La faible affluence vers les bureaux de vote en Algérie et à l'étranger est justifiée par Mohamed Charfi par les conditions dans lesquelles le scrutin avait été organisé, notamment la pandémie du Covid-19, mais également, dit-il, de la nature même du référendum qui n'est pas un scrutin compétitif. Le président de l'Anie estime que la crise sanitaire constituait un réel défi. Le faible taux de participation n'entacherait-il pas la légitimité du référendum ? Aucunement, répond-il, expliquant que la légitimité n'était pas liée au taux de participation, du moins sur un plan purement légal. Le reste dit-il, c'est l'affaire des analystes, rappelant à plusieurs reprises qu'en sa qualité de président de l'Anie, il ne pouvait aller sur le terrain de la politique en commentant le taux de participation, mais rappelant tout de même qu'un chef d'Etat avait bel et bien été élu avec 17% des suffrages exprimés. Il se dit convaincu de la transparence du scrutin, et défie quiconque de prouver le contraire. Il fait état de l'enregistrement de deux cas de fraude, signalés par les coordinateurs de l'Anie. Des cas sans effet sur le déroulement de la consultation populaire. Il va plus loin en affirmait que l'Algérie venait de se doter d'une Constitution «halal», après avoir élu un Président tout aussi «halal», assurant que chaque voix avait été respectée qu'elle se soit exprimée pour ou contre le projet de révision de la Constitution. Avant, ajoute Charfi, les pouvoirs publics annonçaient des taux «risibles». Le taux annoncé par son institution, assure Charfi, permet de poursuivre les chantiers lancés par le président Tebboune, et la mise en œuvre de la nouvelle Constitution, sans aucune entrave. N. I.