De nombreux feux de forêt se sont déclarés vendredi, dans plusieurs régions du pays. Ces incendies, qui interpellent par leur nombre et leur simultanéité, ont causé la mort de deux personnes dans la wilaya de Tipasa. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Si, selon la Direction générale des forêts, le sirocco et le vent chaud qui y régnaient ont favorisé la propagation des flammes, pour beaucoup d'observateurs, l'hypothèse de mains criminelles qui en seraient à l'origine n'est pas à écarter. Abdelaziz Djerad, lors de son déplacement à Gouraya, dans la wilaya de Tipasa, a, d'ailleurs, clairement laissé entendre que cette piste était priviligiée par ses services. Les fortes chaleurs ressenties vendredi dernier dans de nombreuses wilayas ont été la conséquence des feux de forêt déclenchés simultanément dans les régions du centre et de l'ouest du pays. Selon le bilan de la Protection civile, ces incendies ont touché pas moins de dix wilayas, notamment Oran, Mostaganem, Tlemcen, Sidi-Bel-Abbès, Chlef, Aïn-Defla, Tipasa, Boumerdès, Tizi Ouzou et Béjaïa. Déclenchés dans la commune de Gouraya dans la wilaya de Tipasa, les feux de forêt qui ont atteint les villages de Douar-M'Haba, Sadouna, Imalhayan, Iachouren et Iza ont coûté la vie à deux personnes. Elles ont été asphyxiées dans l'incendie qui les avait encerclées dans un poulailler. Incommodées par la fumée, «dix autres personnes ont été victimes de gêne respiratoire et trois familles composées de quinze personnes ont été évacuées», précise le même bilan. Le premier ministre, Abdelaziz Djerad, s'est déplacé hier, à Gouraya, la région où il y a eu les plus grands dégâts. Il avait auparavant réagi sur sa page Facebook, aux feux de forêt déclenchés simultanément vendredi dernier dans plusieurs wilayas du pays. Qualifiant les forêts de «capital économique et écologique de tous les Algériens», Djerad assure faire face aux feux d'origine naturelle avec des campagnes de reboisement. «Si les enquêtes révélent qu'il s'agit d'actes délibérés et prémédités, nous n'allons pas tolérer les ennemis de la vie et ceux qui traquent la patrie», a-t-il écrit sur son compte. Le Premier ministre a en outre rendu hommage aux éléments de la Protection civile et aux gardes forestiers pour «leur courage, leur dévouement et leur engagement au profit du pays et du citoyen». Alors que les services de la Protection civile évoquent vingt-et-un feux de forêt, la Direction générale des forêts, elle, enregistre quarante-et-un foyers d'incendies. «Nous avons enregistré 41 incendies à l'échelle nationale dont le gros est concentré dans la partie ouest du pays», affirme le directeur général des forêts, Ali Mahmoudi, hier, sur les ondes de la Chaîne 3. Selon lui, le «violent» sirocco ainsi que le «très fort» vent chaud enregistrés vendredi dernier ont favorisé la propagation de ces incendies. Il précise qu'à elle seule, la wilaya de Tlemcen a connu 15 incendies dont 14 «très importants». La wilaya de Aïn-Témouchent a enregistré trois feux de forêt tandis que les wilayas d'Oran et de Sidi-Bel-Abbès ont recensé deux chacune. Deux «grands» incendies se sont déclenchés dans la wilaya de Tipasa et un seul à Mostaganem. La wilaya de Blida a connu quatre incendies, mais qui «ont touché juste les broussailles». Ali Mahmoudi a toutefois démenti catégoriquement les annonces qui citent des incendies déclenchés dans les wilayas de Batna, Béjaïa et Mila. Ces contradictions de l'état des lieux sur le nombre de feux de forêt déclarés et les wilayas touchées ne manqueront certainement pas d'ajouter au flou sur les dessous de cette subite recrudescence des feux de forêt. Un «phénomène» qui a suscité moult spéculations sur les réseaux sociaux durant toute la journée d'hier. RY. N.