Visite marquée du sceau de l'opérationnel que celle qu'a effectué, depuis avant-hier samedi, le ministre français de l'Intérieur en Algérie, au lendemain d'attentats, œuvres de Français d'origine étrangère, «convertis» au radicalisme vert. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une visite qui s'inscrit, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, dans le «cadre des relations de coopération bilatérale» et constituera «une occasion pour échanger les points de vue au sujet de la coopération entre les secteurs de l'Intérieur des deux pays et examiner les voies de renforcement de la coordination dans nombre de domaines d'intérêt commun». Et comme prévu, la question d'une actualité brûlante des radicalisés en séjour irrégulier en France avec la vague d'attentats commis dans l'Hexagone ces derniers jours a été à l'ordre du jour des pourparlers qu'a eus le ministre français de l'Intérieur avec son homologue algérien, le souci de Paris étant clair, à ce sujet, soit la reconduction à la frontière de migrants illégaux, elle qui voudra solliciter des autorités algériennes des facilitations dans ce sens. «Nous avons évoqué les grands sujets qui concernent la grande puissance algérienne ici en Méditerranée, notamment la question libyenne, la question de l'émigration clandestine que l'Algérie subit et à laquelle nous devons répondre, car nous avons des mouvements de population tout au long de cet espace que nous avons en partage», a-t-il indiqué au sortir de son entretien avec Kamel Beldjoud. Ce dernier a, pour sa part, indiqué avoir abordé avec son homologue français les questions de l'émigration clandestine, relevant le caractère «distingué» des relations bilatérales. Et de souligner, à ce propos, que «globalement, nos visions étaient convergentes sur tous les sujets que nous avions abordés. Nous allons œuvrer à consolider nos relations davantage». Et comme il l'a souligné à chacune de ses haltes, Tunisie, Maroc et Malte, avant d'arriver à Alger, le ministre français de l'Intérieur devrait remettre une liste de ressortissants algériens en situation irrégulière et soupçonnés de radicalisation islamiste et que la France souhaite expulser. Des personnes étrangères en situation irrégulière et fichées au FSPRT (fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste). Un fichier «riche» de 8 000 personnes dont 1 500 de nationalité étrangère et 800 à 900 en situation irrégulière. Du «beau monde» dont 25 personnes ont été déjà expulsées de l'Hexagone et dont la cadence s'est accélérée suite au dernier attentat commis à la basilique de Nice, le 29 octobre, par un ressortissant tunisien. Pour ce qui est de la lutte antiterroriste au niveau régional, il faut rappeler la virulente réaction du ministère de la Défense nationale qui a condamné la libération à la mi-octobre dernier de 200 prisonniers en échange de 4 otages, dont la Française Sophie Pétronin, négociée par le pouvoir malien avec un groupe terroriste, et le paiement d'une rançon conséquente Sauf que toute la difficulté est de convaincre ces pays d'accueil du bienfondé de la demande, des pays qui ne se pressent pas de reprendre des islamistes radicaux. À savoir quelle sera, notamment, la réponse des autorités algériennes à cette doléance française, le pays n'étant point concerné par la radicalisation d'un quelconque individu dans l'Hexagone alors que, d'un autre côté, des Algériens poursuivis en Algérie pour des faits de corruption et de chantage ont bénéficié en France du statut de réfugiés politiques, et que d'autres, à l'instar de Abdesslam Bouchouareb, objet de mandats d'arrêt internationaux, ne sont nullement inquiétés par les autorités françaises. Une duplicité qui ne date pas d'aujourd'hui quand on se rappelle la longue nuit terroriste islamiste quand Paris accueillait et tendait ses bras et grandement à nombre de terroristes, faisant montre de largesses quant à leurs actions subversives de justification des nombreux assassinats commis en Algérie. Sauf qu'un début de réponse, en réaction à cette avalanche d'hostilités, a été donné, à un échelon protocolaire, puisque le ministre de l'Intérieur français a été accueilli à l'aéroport international d'Alger par le chef de cabinet de son homologue algérien. Ceci bien qu'il soit reçu, par la suite, par le Premier ministre, après son entrevue avec son homologue Beldjoudi. À noter que lors de son séjour en Algérie, Gérald Darmanin devrait se rendre au douar Ouled-el-Ghali, dans la wilaya de Mostaganem, le village natal de son grand-père, harki, Moussa Ouakid. Des origines algériennes dont le ministre français de l'Intérieur se dit «fier». M. K.