Le dossier de l'affaire de la Société nationale des travaux routiers (Sonatro) est définitivement clos. Les tractations et autres négociations engagées entre la Centrale syndicale, la SGP Sintra et le département des travaux publics ont abouti à la réintégration des 400 travailleurs licenciés. La mesure est effective depuis le 1er août dernier. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Fin du calvaire pour les 400 travailleurs de Sonatro, et perspectives de relance prometteuses pour l'entreprise. C'est la conséquence attendue de l'accord conclu entre les différentes parties, après intervention en personne du Premier ministre pour le règlement définitif du conflit. Selon des sources sûres, l'accord conclu en ce début de semaine porte également sur la mise en place d'un plan social, qui «permettra à l'entreprise de relancer ses activités». A en croire les mêmes sources, «ce plan entre dans le cadre de l'assainissement des entreprises publiques avalisé par le Premier ministre». «Avec ce dénouement, nous souhaitons voir notre entreprise s'engager pleinement dans la réalisation de l'autoroute des Hauts- Plateaux et les futurs projets accordés aux entreprises nationales», plaide- t-on. Pour rappel, après 40 jours de protestation et la grève observée en 2009, les travailleurs de Sonatro avaient fait l'objet de décisions de mises en demeure. Les travailleurs protestataires revendiquaient, notamment, le départ de l'ex- directeur général et la mise en place d'un plan de relance de l'ancien fleuron des travaux publics. Sans activité depuis trois ans, soit de 2006 à 2009, Sonatro a cumulé, selon des sources syndicales, une dette de 5,5 milliards de dinars. «L'entreprise est victime de mauvaise gestion, et ce sont les travailleurs qui en payent le prix. Les travailleurs, qui ne sont pas payés depuis trois mois, viennent de Tindouf, Tizi-Ouzou, Blida, Réghaïa, et le directeur ne daigne même pas leur demander ce qui ne va pas. Et cela dure depuis 40 jours», avaient indiqué, à l'époque, les représentants des travailleurs. Cette situation de crise avait contraint un grand nombre de ses partenaires à résilier les contrats et autres projets décrochés par l'entreprise. C'est le cas notamment du projet relatif à la réalisation de l'aérodrome de Tindouf. Ce projet, estimé à 100 milliards, consistait en la réalisation d'une piste d'atterrissage et, apprend-on, il a pu être décroché par l'entreprise car elle avait, auparavant, réalisé deux bouts de piste de très bonne qualité. Pour rappel, en 2006, le syndicat d'entreprise avait saisi le conseil d'administration sur l'état des lieux, notamment «le fonctionnement suranné de Sonatro, la prise de décisions unilatérales, le laisser-aller des centres de productivité, le transfert du poste d'enrobage en activité d'Oran vers Biskra, l'arrêt (pendant 6 mois) du poste d'enrobage de Oued- Smar et la déstabilisation de l'encadrement créant un climat de suspicion. » Le syndicat avait également alerté la direction de Sonatro sur le retrait de titres miniers qui risquait de toucher deux sites stratégiques, dont Zaccar et Constantine, les retards considérables accusés pour les projets déjà lancés, le matériel en «otage» chez d'autres entreprises et l'absence de stratégie en matière de gestion de la dette, ainsi que le recouvrement opaque des créances. Deux ans plus tard, soit en mars 2009, le syndicat adresse une correspondance au ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, pour l'interpeller sur la situation qui s'aggravait. Mais il n'y eut aucune suite. D'autres écrits seront également adressés au président directoire SGP-Sintra, au ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, et, enfin, au ministre des Travaux publics par le département des conflits sociaux. Devant le mutisme des parties citées, les travailleurs sont passés à l'action, observant des arrêts de travail. Conséquence : annulation de certains projets et dépôt de plainte suivis de mesures de licenciement pris à l'encontre de 400 travailleurs.