Alors que le conflit de la Société nationale des travaux routiers (Sonatro) était définitivement clos, à la faveur de l'intervention du patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et l'arbitrage du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, voilà que des travailleurs ont eu la désagréable surprise d'apprendre, par convocation, dont Liberté détient une copie, que leur réintégration est soumise à des conditions. En effet, les travailleurs qui devaient rejoindre leur poste d'emploi, à compter du 1er août dernier, ont été informés par la direction de Sonatro que leur reprise est conditionnée par “un contrat de travail à durée déterminée (CDD) en tant que nouvelle recrue” et par “un engagement écrit de votre part de respecter le règlement intérieur de l'entreprise”. On peut lire que les 300 pères de famille, dont certains sont sur le point de partir en retraite, auront la qualité de “nouvelle recrue” et que leur statut est complètement chamboulé, pour passer d'un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) à un contrat de travail à durée déterminée (CDD). Hier matin, des représentants de la Sonatro, dont des syndicalistes, ont rencontré un responsable de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Celui-ci les a, certes, rassurés que ces termes ne seront pas appliqués et que la Centrale syndicale interviendra encore en leur faveur, mais cela n'a pas suffi pour atténuer la colère de ces pères de famille. “Nous avons eu un bref entretien avec le chargé des conflits sociaux à l'UGTA. Il nous a clairement signifié que les termes utilisés dans ces convocations sont loin de ce qui a été convenu entre le gouvernement et l'UGTA”, nous explique un travailleur. Une chose est sûre, les syndicalistes et les travailleurs de la Sonatro ne sont pas près de passer sous silence ce nouveau procédé qui, selon eux, relève de “l'intimidation à l'égard des travailleurs qui ont donné leur vie à cette entreprise”. Acheminons-nous encore vers un nouveau bras de fer à la veille de la rentrée sociale ? En tout cas, les travailleurs, qui ont observé hier un rassemblement à la Maison du peuple, ne comptent pas baisser les bras. Le département des Travaux publics, au même titre que la SGP, pourtant instruits par le Premier ministère, sont interpellés par les travailleurs, “pour prendre leurs responsabilités”, nous dit-on encore.