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Sommes-nous vraiment proches d'un vaccin contre le coronavirus ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 11 - 2020


Par Baddari Kamel(*)
L'humanité entière est suspendue à l'annonce de la découverte du vaccin contre le coronavirus faite ce mardi 10 novembre par le couple germano-américain (le groupe Pfizer et le laboratoire BioNtec). L'annonce a donné un réel espoir au monde entier d'autant plus que le vaccin est annoncé avec 90% d'efficacité. Qu'en est-il au juste de ce vaccin et des autres qui n'ont pas encore été annoncés ? À la lecture des études spécialisées et des nouvelles distillées par les laboratoires, cette contribution s'attachera d'exposer la situation telle qu'elle se présente à ce jour.
Quelles sont les différentes technologies de fabrication des vaccins
Il est utile de faire un tour d'horizon sur les principales technologies utilisées par les différents laboratoires de fabrication de vaccin contre le coronavirus. Ces technologies opèrent sur la cellule humaine dont le corps en compte plusieurs dizaines de milliards. Ces cellules communiquent entre elles et travaillent en harmonie dans le but d'assurer l'équilibre et le maintien d'une bonne santé de l'individu. À l'intérieur de la cellule, il y a principalement le noyau qui contient notre ADN qui est en fait toute notre information génétique. La protéine, utilisée pour communiquer entre l'extérieur et le corps de l'individu, est un ensemble de molécules biologiques pouvant assurer plusieurs fonctions dans la cellule. Ceci dit, il y a quatre principales technologies de fabrication de vaccin.
La première technologie, dite classique, est de loin la plus ancienne. Avec cette technologie, un traitement chimique est effectué pour inactiver le virus de la maladie en lui faisant perdre toute vitalité ou agressivité. Ensuite, le virus inactif est injecté dans l'organisme pour inviter le système immunitaire à développer des anticorps contre le coronavirus. Cette technologie est efficace mais le vaccin est long à mettre en œuvre (l'Institut Pasteur en France utilise cette technologie). L'inconvénient est que le virus inactivé pourrait, dans certains cas, se réactiver dans le corps gênant ainsi le système immunitaire. Le vaccin devra être stocké dans une chaîne de froid à basse température. La deuxième technologie, dite à protéines virales, agit sur les pointes (spikes en anglais) du coronavirus qui lui permettent d'entrer en contact avec les cellules à infecter. L'idée est de fabriquer au laboratoire ces pointes appelées protéines virales, les entraîner avant d'être injectées dans le corps pour faire réagir les anticorps à ces molécules étrangères (les pointes injectées). Le système immunitaire sera alors capable de se défendre s'il entre à nouveau en contact avec ces protéines virales. Les protéines injectées ne présentent pas de risque pour l'organisme mais peuvent ne pas engendrer une réaction suffisante du système immunitaire. La troisième technologie, dite à ADN ou à ARN messager, est une technique qui, au lieu d'utiliser la technique d'injection de protéines isolées, elle invite les cellules humaines à fabriquer elles-mêmes ces protéines. Ce qu'on injecte ce sont plutôt des instructions génétiques dites ARN messager pour dire à la cellule ce qu'il faut fabriquer. Ainsi, en s'insérant dans la cellule, l'ARN messager prend le contrôle et fabrique un antigène spécifique contre le coronavirus capable de reconnaître la pointe du virus pour produire les anticorps capables de le neutraliser. La question qui se pose avec cette technologie est combien de temps les anticorps produits vont-ils rester dans le corps ? À cette question, il est difficile de répondre. Seule la pratique de plusieurs mois de ce vaccin pourra entrevoir une réponse. Outre les conditions de stockage de ce vaccin (nécessité d'une basse température), les études indiquent que cette technologie n'a jamais été expérimentée sur l'homme. Cette technologie est utilisée dans le vaccin annoncé par Pfizer et BioNTech. Elle est aussi utilisée par le laboratoire Moderna Therapeutics (USA) et Cure VAc (Allemagne).
Enfin, la quatrième technologie de fabrication de vaccin est dite à vecteurs viraux (on dit aussi vecteur adénoviral). Le vecteur est un virus servant à transporter dans une cellule le matériel génétique permettant au système immunitaire de reconnaître la pointe du coronavirus et produire les anticorps pour le neutraliser. Elle ne s'éloigne pas du principe de la technologie ARN messager. Cette technologie est utilisée dans le vaccin russe Sputnik V contre le coronavirus.
Les principaux vaccins en course
Tous les vaccins ont le même but, celui d'entraîner notre système immunitaire à reconnaître le coronavirus, le doter de défenses préventives pour neutraliser au moment opportun le vrai virus. Actuellement, la course pour trouver en premier le vaccin contre le coronavirus met en compétition plusieurs laboratoires parmi lesquels celui de Pfizer et BioNTec (USA et Allemagne), celui de Moderna Therapeutics (USA), celui d'Oxford-Astra Zeneca (Grande-Bretagne), et celui de Sputnik V (Russie). A ces quatre vaccins potentiels, il faut ajouter celui de la Chine. Tous ces laboratoires ont commencé au mois de février-mars 2020 et sont tous d'accord sur une durée de 12 à 18 mois pour finaliser le travail comprenant le vaccin et ses caractéristiques d'utilisation (nombre de doses nécessaires et à quels intervalles, s'assurer que le vaccin est sans danger pour les patients, y compris pour les personnes âgées ou souffrant de maladies chroniques...). Cependant, certains laboratoires ont réussi à gagner du temps. Ainsi, la firme Pfizer, associée au laboratoire allemand BioNTec, a déjà annoncé avoir franchi toutes les phases de fabrication d'un vaccin efficace à 90% sur la population volontaire étudiée. Ces laboratoires affirment avoir commencé la production à grande échelle et comptent mettre les premiers lots de leurs vaccins pour fin 2020 à début 2021. Les autres laboratoires, notamment Moderna Therapeutics, ne tarderont pas à annoncer leurs résultats. Il n'est pas exclu que d'autres laboratoires viendraient s'ajouter à cette liste.
La satisfaction des demandes de vaccins reste une question cruciale. Le groupe Pfizer et le laboratoire BioNTec comptent mettre sur le marché environ 50 000 000 de vaccins d'ici à décembre 2020, ce qui est une quantité nécessaire pour une population de 25 000 000 car il faut deux vaccins par individu. Ceci est très peu par considération de la demande mondiale qui est de plusieurs milliards. S'il faut vacciner 60% de la population mondiale pour neutraliser le virus à l'échelle planétaire, il faudrait fabriquer dans les meilleurs délais environ 10 milliards de vaccins. C'est un réel défi à relever par les laboratoires. Pour satisfaire cette demande mondiale, les laboratoires étudient la possibilité de déléguer la fabrication sous licence à d'autres pays. À ce vaccin, il y a aussi d'autres vaccins qui vont venir notamment celui de Moderna Therapeutics, de Sputnik, de la Chine et d'Oxford-Astra Zeneca.
Qu'en est-il de la situation en Algérie
Selon les déclarations des officiels, l'Algérie a intégré deux groupes de pays pour l'achat groupé du vaccin contre le coronavirus dès qu'il sera disponible. Un premier groupe lié à une ONG de 170 pays, l'autre à l'Unicef. Les mêmes officielles affirment que le vaccin sera disponible pour toute la population. En plus de ces associations, l'Algérie déploie des efforts soutenus en direction de la Russie pour l'acquisition du vaccin Sputnik V une fois fabriqué. Au-delà de cette précision rassurante de la part de nos officielles, l'Algérie a tout intérêt à faire jouer son lobbying par l'intermédiaire de sa diaspora pour l'obtention de la licence de fabrication du vaccin dans le pays. Mais, pour faire face aux possibles difficultés inhérentes à la vaccination de la population, l'Algérie devra dès maintenant préparer les conditions de la réussite de cette vaccination à grande échelle. En premier, la chaîne de froid à installer dans toutes les régions du pays même si des valises de conservation à basse température seront prévues par le fabricant du vaccin. En second, elle devra se préparer à trouver les réponses aux questions d'ordre socio-économique suivantes une fois le vaccin disponible : quand faudra-t-il acquérir le vaccin ? Faudra-t-il vacciner toute la population ? Comment prioriser les classes d'âges des individus à vacciner ? Ce sont là des questions parmi d'autres auxquelles une réponse est indispensable pour éviter tout écueil en tenant compte de la crainte qu'une partie importante de la population pourrait refuser de se faire vacciner. La préparation d'une campagne d'explication, par tout moyen de communication, est indispensable à cet égard.
L'immunité contre le coronavirus sera-t-elle définitive ?
En principe, le système immunitaire produit des anticorps spécifiques contre le virus, capables de le reconnaître lorsqu'il se présente de nouveau. C'est ce qui fait dire, en principe, qu'un patient ne peut être infecté qu'une seule fois. Hélas, on ne peut pas être formel car cela dépend de plusieurs facteurs (type de technologie, mutation du virus, résistance du corps, âge du patient, antécédents sanitaires, ...). Si le vaccin du groupe Pfizer et BioNTec est utilisé, un autre facteur de crainte se produira lié principalement au fait que la technologie à la base de ce vaccin n'a jamais été expérimentée sur l'homme. Il faut toutefois signaler qu'un vaccin ne sera mis sur le marché que si toutes les précautions sont prises par les autorités mondiales compétentes en la matière. Le souhait est que les anticorps d'un vaccin, quel qu'il soit, demeurent actifs le plus longtemps possible.
Conclusion
Un réel espoir est né pour la fabrication du vaccin contre le coronavirus depuis l'annonce faite par la Russie d'abord et, ensuite, par le groupe Pfizer et le laboratoire BioNTec et les résultats promoteurs attendus. Bien entendu, à l'heure actuelle, il ne s'agit que d'annonces. Aussi sérieuses soient-elles ces annonces, il faut rester prudent et attendre que les études soient finalisées et que les résultats définitifs et les protocoles d'utilisation soient connus. Les mois de décembre et de janvier seront cruciaux et détermineront l'état réel de toutes les recherches scientifiques médicales en la matière. En attendant, il est constaté à travers tous les pays que le virus redouble d'agressivité et appelle à la plus grande vigilance. À cet égard, il ne faut pas que le citoyen vienne à baisser les bras sur les gestes barrières contre le coronavirus.
B. K.
(*) Professeur des universités. Expert en stratégie de l'ESRS et conduite de changement.


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