Le procès en appel de l'ancien député d'Annaba, Bahaeddine Tliba, condamné en première instance à huit ans de prison ferme, prévu hier à la cour d'Alger, a été reporté au 29 novembre en cours. Il s'agit du deuxième report après celui du 8 novembre dernier. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La présidente de la séance a accédé une nouvelle fois à la demande de la défense des accusés qui ont réclamé un nouveau report de l'affaire tout en avertissant que « c'es le dernier report que je vous accorde et le 29 novembre le procès aura lieu ». Au box des accusés, l'accusé principal, Bahaeddine Tliba, poursuivi dans le cadre de l'élaboration des listes électorales du parti FLN lors des législatives de 2017, pour « blanchiment d'argent, octroi d'avantages et infraction à la réglementation des changes et des mouvements des capitaux de et vers l'étranger », et le témoin Djamel Ould Abbès, ancien secrétaire général du parti (ce dernier est incarcéré dans une autre affaire liée au détournement des fonds du ministère de la Solidarité nationale lorsqu'il était à la tête du secteur), sont entourés de plusieurs gendarmes. La présence d'Ould Abbès au box des accusés signifie son rétablissement de sa maladie après avoir été contaminé au coronavirus à la prison d'El-Harrach. Lors du procès en première instance au tribunal de Sidi-M'hamed, Tliba et Ould Abbès ont levé le voile sur la corruption et les pratiques malveillantes ayant entouré l'opération de l'élaboration des listes électorales du parti lors des élections législatives de 2017. L'ancien député avait affirmé que les têtes de listes étaient « achetées » à plus de sept milliards de centimes, impliquant les deux fils de l'ancien patron de l'ex-parti unique. Il avait révélé que l'ancien chef des services secrets, Bachir Tartag, a été informé du chantage dont il faisait de la part des enfants d'Ould Abbès pour payer sept milliards de centimes afin d'occuper la tête de liste. Il s'est plaint du fait que « de déclencheur de l'affaire en dénonçant la corruption, il devient un accusé ». Djamel Ould Abbès avait révélé que les listes ont été confectionnées par des membres du gouvernement et non par les responsables du parti, à leur tête le Premier ministre de l'époque, Abdelmalek Sellal (actuellement en prison), le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui (il fait actuellement l'objet d'une procédure judiciaire) et du ministre de la Justice Tayeb Louh (actuellement en détention). Iskander Ould Abbès, fils de l'ancien SG du parti FLN, avait révélé, quant à lui, que Saïd Bouteflika exerçait des pressions sur son père « en l'appelant à 1h du matin dans un état d'ivresse pour lui donner des instructions ». À l'issue du procès, Bahaeddine Tliba a été condamné à huit ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars. Iskander Ould Abbès a été condamné à 8 ans de prison et une amende de 8 millions de dinars. Son frère, El Wafi Ould Abbès, en fuite, a écopé d'une peine de 20 ans de prison ferme et un mandat d'arrêt international est lancé contre lui. Bouchnak Kheladi, ancien SG du ministère de la Solidarité, recruté par Ould Abbès pour contribuer à l'élaboration des listes électorales, a été condamné à 2 ans de prison ferme. K. A.