Les nombreux amateurs de la chanson kabyle � texte et � la douce m�lodie ont v�cu une soir�e magique jeudi soir au centre culturel Ferrat-Ramdanede Bouzegu�ne en allant � la rencontre des anciens chanteurs de la localit� dont certains ont c�toy� l�ic�ne Slimane Azem, le chanteur libanais Fahd Balan, les Marocains Abdelwahab Doukali ou encore le compositeur �gyptien Baligh Hamdi � Paris. Bien que desservis par une sono aux d�cibels qui cr�vent les tympans, Mehenni Amroun, Meziane Chabi dit Ahmed Chabi ou encore Azazgui Mhend, le percussionniste attitr� de Slimane Azem, ont franchement encens� l�assistance. Avec sa voix de rossignol Azazgui Mhend a conquis le jeune public. Modulant sa voix au gr� de la chanson, Mhand, le chanteur de l�exil a transport� l�assistance avec la chanson mythique de Slimane Azem Ayafrukh Ifireless dont il expliqua aux spectateurs comment, un soir de 1956, des hirondelles, oiseaux porte-bonheur et messag�res du printemps, ont inspir� Slimane Azem pour �crire cette chanson qui restera dans la l�gende. C��tait � une p�riode o� les Alg�riens �taient interdits de rentrer dans leur pays de peur qu�ils rejoignent le maquis. Azazgui Mhend qui a berc� dans une culture musicale plurielle a, en plus des chanteurs alg�riens Salah Sadaoui, Oukil Amar, Allaoua Zerrouki Youcef Abdjaoui, Dahmane El-Harrachi, c�toy� le chanteur libanais Fahd Balan, les artistes marocains Abdelwahab Doukali et Abdelhadi Belkhayat et le compositeur �gyptien Baligh Hamdi, l��diteur Sid- Ahmed Souleymane, le professeur de musique Bendaoud qui l�a d�couvert et lanc� et qu�il a subjugu� de sa voix de soprano et bien s�r son ami Slimane Azem dont il fut le �drabkji� attitr� durant des ann�es. Son condisciple et ami, Meziane Chabi dit Ahmed Chabi, autre compagnon de Slimane Azem, n�a, lui aussi, rien perdu de la verve qu�on lui connaissait en tant que chanteur de l�exil au repertoire de plus de cent chansons qui traitent du d�racinement et de la fraternit�. L�auteur de Ajedjiga, Mehenni Amroun, chanteur et com�dien prolixe et prolifique a lui aussi s�duit l�assistance. Ce g�nie du th��tre radiophonique, qui, en avril 1980 lors d�une diffusion en avant-premi�re de la version th��trale de la Colline oubli�e, a fait dire � Mouloud Mammeri invit� de la repr�sentation �Echarwegh !� (j�ai frissonn�) en savourant le jeu d�acteur de Mehenni qui avait camp� le r�le de Mokrane agonisant sur les cimes enneig�es de Tizi- Ouzou, a litt�ralement charm� le public avec un sketch improvis� sur sc�ne. Lors de cette soir�e organis�e par l�APC � l�occasion du Ramadan et anim�e par Zoubir, un professionnel de la radio, des chanteurs de la deuxi�me g�n�ration ont eux aussi montr� l��tendue de leur immense talent. Khellaf Fergani avec ses langoureuses chansons d�amour sublim� et port� � son paroxysme, A�t-Semlal � la voix sublime et cristalline et Ahitos que des artistes qualifient de l�une des meilleures voix kabyles aux chants port�s par une voix chaude et envo�tante, ont montr� au public que l�on pouvait aussi faire de la chanson propre en conjugant traditions et modernit�. S. Hammoum