Après plusieurs reports, le procès de Karim Tabbou, poursuivi pour « atteinte au moral de l'armée », s'est tenu finalement hier au tribunal de Koléa (Tipasa). Le procureur de la République a requis une peine de trois ans de prison à son encontre, assortie d'une amende de 100 000 DA. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le procès du porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé, s'est ouvert dans la matinée durant laquelle un incident a été signalé : les journalistes étaient empêchés d'accéder à la salle d'audience pour couvrir le procès. Une mesure qui sera levée quelques moments après l'interdiction. Les avocats de la défense ont, dès le départ, demandé l'annulation des poursuites en évoquant un vice de forme. Le procureur de la République a requis, selon Zoubida Assoul, membre du collectif de défense, l'application de la loi sur les demandes des avocats de l'accusé. « On a rarement entendu un représentant du parquet requérir le respect des droits des citoyens », a commenté l'avocate qui faisait signe d'optimisme quant à l'issue du procès. Lors de son audition, Karim Tabbou a nié les accusations à son encontre et défendu son innocence, affirmant, selon ses avocats, que les poursuites dont il fait l'objet sont « une lecture sécuritaire d'une affaire politique ». « Je ne suis pas un spécialiste du droit. Je suis un militant politique et accuser un militant politique d'avoir porté atteinte à l'unité nationale est moralement rejeté », a-t-il lancé, selon l'avocate Rezazgui Nassima. Le procureur de la République a requis, à la fin de l'audition de l'accusé, une peine de trois ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA à son encontre. Dans cette affaire, Karim Tabbou est poursuivi pour «atteinte au moral de l'armée» suite à son arrestation le 11 septembre 2019 et son placement en détention provisoire. Le 25 septembre, suite à la demande du collectif de la défense, la chambre d'accusation de la cour de Tipasa avait décidé de le placer sous contrôle judiciaire et ordonné sa libération. Mais le lendemain matin, il sera arrêté à nouveau et poursuivi pour deux chefs d'inculpation, à savoir «atteinte au moral de l'armée» et «atteinte à l'unité nationale». Des chefs d'accusation qu'il avait rejetés lors de son procès au tribunal de Sidi-M'hamed. Au terme du procès, il est condamné à un an de prison dont six mois ferme. La veille de la fin de sa peine, un procès en appel a été tenu à la cour d'Alger qui avait alourdi sa peine à une année de prison ferme. Mais à la veille de la célébration de l'anniversaire de l'Indépendance, le 5 juillet dernier, Karim Tabbou avait été libéré à nouveau et placé une nouvelle fois sous contrôle judiciaire. K. A.