L'idée de relancer l'activité sportivité en milieu scolaire et universitaire a «repris vie» en mai dernier quand les ministres de tutelles, MJS (Jeunesse et Sport), MEN (Education nationale) et MESRS (Enseignement supérieur et Recherche scientifique) se sont réunis pour mettre en place une commission intersectorielle chargée de réfléchir sur le meilleur moyen et les modalités de redonner un sens à un modèle de pratique bannie depuis au moins trois décennies par la grâce des illuminés et des vautours de tout bord. Six mois après son installation, cette cellule qui devait remettre ses premières conclusions au plus tard fin juin, présente une copie sous forme de fiche technique dans laquelle elle explicite les mesures urgentes à adopter et les perspectives à court et moyen terme de cette relance tant attendue. Un plan de sauvetage, en somme, qui verra les trois ministères opter pour un premier pôle. En fait, comme annoncé par notre journal dans une de ses éditions du mois de juillet, il sera question d'une opération qui concernera 500 écoles à travers les 48 wilayas du pays. Soit une moyenne de dix écoles primaires par wilaya là où aussi bien les installations que les moyens humains (techniciens qualifiés) sont réunis. «Cette opération qui comprend l'équipement de ces 500 écoles de kits pédagogiques permettra de mettre à profit les quelque 6 000 installations sportives de proximité ainsi que l'expertise des techniciens du ministère de la Jeunesse et des Sports chargés en parallèle de former leurs binômes enseignants de l'éducation nationale», note la fiche technique dont le Soir d'Algérie détient une copie. Comme on le constate, le volet sport universitaire n'est pas au menu de cette fiche. Juste des écoliers du primaire et du secondaire. Les 3 000 élèves du primaire se retrouveront à l'occasion de deux festivals que compte organiser le MJS en collaboration avec le ministère de l'Education nationale ainsi que la fédération spécialisée festival national des écoles en sports collectifs (filles et garçons) (mini-foot, mini-basket, mini-volley et mini-handball), et le festival pour le sport individuel (athlétisme, jeux d'échecs, tennis de table, judo et natation). Un premier rendez-vous dédié aux sports collectifs «filles et garçons» (mini-foot, mini-basket, mini-volley et mini-handball), puis le festival pour le sport individuel (athlétisme, jeux d'échecs, tennis de table, judo et natation). Pour les élèves du cycle moyen, les lycéens et les universitaires, rendez-vous est donné lors des jeux sportifs scolaires et universitaires qui impliqueront, outre les 7 000 sportifs du moyen, secondaire et universitaire, les 3 000 élèves du primaire. Ces joutes devront avoir lieu à l'occasion de la Fête de la jeunesse et de l'indépendance, en juillet 2021 donc. Pour la pratique du sport à l'université, la fiche technique évoque «l'introduction du sport dans les campus universitaires au moyen d'un programme d'animation sportive comprenant des tournois et des festivals sportifs intra et inter-campus toutes disciplines confondues». Aucun chiffre de salles réquisitionnées ni d'universitaires concernés par cette pratique n'est mentionné dans ce plan national qui semble plutôt faire la part belle aux écoliers. Ces derniers devront, en effet, bénéficier d'un programme à court et moyen terme consistant notamment à augmenter le volume horaire des séances dédiées au sport à l'école. Aussi, il est prévu deux séances d'1h30 dans le secondaire et le moyen au lieu d'une séance de 2h hebdomadaire, et 2 séances d'1h30 par semaine au lieu d'une séance hebdomadaire de 45 minutes. Deux autres volets sont également inscrits dans ce plan, à savoir la relance des classes sport-études et le renforcement et la généralisation de l'expérience des lycées sportifs connectés au lycée national de Draria (wilaya d'Alger) et ses annexes. La commission intersectorielle comptera sur les compétences à entretenir des EPS (enseignants pédagogique et sportif) à qui il faut un renfort qualitatif de quelque 45 000 techniciens formés aux STAPS (Sciences et technologies des activités physiques et sportives). Selon les résolutions énoncées par le groupe de travail «le financement de la relance du sport scolaire et universitaire sera soutenu par l'augmentation du prélèvement sur les frais de scolarité et l'accroissement des budgets publics destinés aux sports scolaires et universitaires». Ainsi réfléchi, réussir la pratique du sport en milieu scolaire et universitaire, générateur de talents non-structurés, peut constituer un pari dont les conséquences s'annoncent «tonifiantes» pour un sport d'élite qui perd de sa vitalité. M. B.