La reconnaissance, jeudi, par les Etats-Unis, de la souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis occupés ne semble pas «signifier grand-chose» aux yeux du secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies. Antonio Guterres a, en effet, affirmé que sa position sur la question du Sahara Occidental reste inchangée en dépit de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur l'ensemble de ce territoire. «Sur la question de la souveraineté (du Sahara Occidental), la position du secrétaire général reste inchangée. Il demeure convaincu qu'une solution à la question du Sahara Occidental est possible, et doit se conformer aux Résolutions 2440 et 2548 du Conseil de sécurité, pour n'en citer que deux», a, en effet, déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de Guterres. Et d'inviter les «parties concernées», soit Rabat et le Front Polisario, à «éviter toute action susceptible d'aggraver les tensions au Sahara Ooccidental». L'annonce de cette reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental a été faite par le Président américain sortant. Une annonce incluse dans un accord entre Israël et le Maroc portant sur l'établissement de relations diplomatiques. Cette reconnaissance qui sent la vente concomitante vient après la décision par des monarchies du Golfe d'ouvrir un consulat dans les territoires sahraouis occupés. Elle intervient également alors que Rabat a, le 13 novembre dernier, violé le cessez-le-feu établi entre les deux parties en 1991. Suite à quoi, les hostilités armées ont repris de plus belle au niveau de la zone-tampon d'El Guerguerat avec l'intrusion d'un groupe d'agents en civil pour attaquer les civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement devant la brèche illégale d'El Guerguerat» depuis le 21 octobre dernier. Ce à quoi, l'armée sahraouie a riposté, le gouvernement sahraoui considérant que cette violation mine la situation de cessez-le-feu entre les deux parties en conflit. Un cessez-le-feu qui devait permettre à la Mission des Nations-Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso) de se déployer la même année pour surveiller le cessez-le-feu, et si possible, pour organiser un référendum sur l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Face à cette agression, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, qui est également secrétaire général du Front Polisario, a saisi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et le Conseil de sécurité pour les avertir des répercussions que cette violation du cessez-le-feu pourrait engendrer dans les jours et semaines à venir. «Le Front Polisario et le gouvernement sahraoui tiennent le royaume du Maroc pleinement responsable de toutes les conséquences dangereuses de cette attaque sur la sécurité et la stabilité de la région, ainsi que sur l'avenir de l'accord de paix qui est bloqué depuis des années en raison du non-respect de cet accord par le Maroc», lit-on dans le communiqué repris par l'Agence de presse sahraouie. K. M.