Les appels lancés depuis le mois d'août dernier pour que les prix des différents tests sérologiques et tests de diagnostic de la Covid-19, appliqués par les laboratoires privés, soient plafonnés, afin de les rendre accessibles à tous les citoyens, n'ont été écoutés que par 11 laboratoires sur les 900 répartis sur le territoire national. Une vive polémique a suivi l'annonce faite par le ministre de la Santé, jeudi dernier, quant au plafonnement des prix. Bien que le plafonnement des prix des tests de diagnostic de la Covid-19 annoncé par le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid, en vertu d'un accord conclu avec l'Association des radiologues privés et des représentants de 11 laboratoires médicaux, n'engage que ses signataires, cette initiative a attisé la colère de plusieurs organismes au sein de la corporation. Les prix des scanners et des analyses médicales de dépistage du coronavirus (Covid-19) ont été fixés à 8 800 DA pour les tests PCR, 3 600 DA pour les tests antigéniques, 2 200 DA pour les tests de sérologie et à 7 000 DA pour le scanner. Un plafonnement des tarifs qui s'inscrit dans « l'esprit de solidarité nationale en cette circonstance sanitaire difficile que traverse le pays», selon le président de l'Association des radiologues privés, Boukhtouche Djamel. Tous les médecins s'attellent à dire que les tarifs des tests sérologiques de détection du virus appliqués par les laboratoires du secteur privé, variant entre 1 500 et 4 000 DA, sont très élevés par rapport au revenu moyen du simple citoyen, et qu'il faudrait aller vers un plafonnement. D'ailleurs, le gouvernement avait même décidé, le 5 décembre dernier, l'octroi d'aides financières aux citoyens dans les frais engagés pour les examens de scanner et autres tests PCR et antigéniques pour diagnostiquer les contaminations à la Covid-19, selon un communiqué des services du Premier ministre. Faut-il rappeler que l'accord signé jeudi dernier n'est valable que pour une durée de six mois et n'engage que ses signataires puisque le ministre de la Santé avait souhaité ce même jour «voir d'autres centres et laboratoires se joindre à cette initiative » étant donné les conditions difficiles dans lesquelles vivent plusieurs catégories sociales en ces temps de pandémie. Face à cette annonce, les réactions de plusieurs associations et syndicats de la corporation ont été immédiates. Dans un communiqué rendu public le même jour, soit le jeudi, le Syndicat algérien des laboratoires d'analyses médicales (Salam) a précisé que «cette initiative émane d'un groupe de laboratoires d'analyses, selon les versions parrainées par un seul fournisseur, la société IMD» et que «ces laboratoires ne représentent qu'eux-mêmes et que leur engagement à titre individuel n'engage en rien l'ensemble des 900 laboratoires exerçant à travers le territoire national». Ce syndicat appelle au remboursement par la Sécurité sociale de ces analyses estimant que c'est « la mesure la plus adéquate à même de régler définitivement cette problématique des prix et de soulager significativement la bourse du citoyen». Entre partisans et opposants à cette initiative, chacun avance ses arguments et essaye de donner une lecture et des justificatifs pour l'application de ses tarifs. Le citoyen reste seul, pris en otage, et continue de subir les différents diktats en dépit de ses moyens financiers. Ilhem Tir