À la faveur de la relance, tout récemment, par le chef de l'Etat, du chantier d'amendement de la loi portant régime électoral, des voix partisanes se font entendre pour exprimer leurs propositions à ce sujet. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Retardé pour cause de coronavirus mais beaucoup plus par la longue absence du chef de l'Etat due justement à sa contamination par cette terrible pandémie, voilà que le chantier d'amendement de la loi portant régime électoral revient au-devant de la scène politique nationale. Ceci à la faveur de l'instruction donnée par Abdelmadjid Tebboune, dans le sillage de sa sortie virtuelle de dimanche dernier, à la présidence de la République, à l'effet de prendre attache avec la commission qu'il a lui-même chargée, le 20 septembre dernier, de l'élaboration du projet de révision de la loi organique relative au régime électoral. L'objectif étant de finaliser ledit document «dans les meilleurs délais, soit 10 à 15 jours au maximum» dans la perspective du «processus post-Constitution», c'est-à-dire la tenue d'élections législatives puis locales anticipées. Le comité que préside le Pr Ahmed Laraba voit ainsi les délais initialement de deux mois et demi prolongés jusqu'à probablement la fin de l'année en cours. L'occasion pour certains partis de réitérer leurs propositions qu'ils souhaitent voir prises en charge par cette commission. C'est ainsi qu'au Front pour la justice et le développement, on estime que ce chantier d'amendement de la loi électorale doit aller au-delà d'un «énième lifting» puisque préconisant une «profonde réforme» à même d'assurer et de garantir la «neutralité de l'administration dont il s'agit d'éloigner le parti», affirme le vice-président de ce dernier. Entre autres idées que formule le front, Lakhdar Benkhellaf cite la suppression du seuil de 4% de voix exprimées lors des précédents scrutins, exigées à l'effet de pouvoir prendre part aux futurs scrutins. Il y a aussi la nécessité de revoir à la hausse le nombre de contrôleurs au niveau des bureaux de vote, actuellement au nombre de 5, et de supprimer le tirage au sort y afférent. Toujours au chapitre du contrôle des élections, le vice-président du FJD souhaite voir l'encadrement des bureaux de vote changer cycliquement, de même qu'il faille mettre fin à la désignation de juges à la tête de toutes les commissions relevant de la haute instance indépendante des élections, les commissions de révision des listes électorales, celles de consolidation des résultats au niveau des communes et des wilayas et de répartition des sièges (Assemblées populaires communales, de wilaya et Assemblée populaire nationale). Benkhellaf parle également de l'impératif d'éloigner l'argent sale de la sphère politique à travers, notamment, le plafonnement et la traçabilité des dépenses consenties lors des campagnes électorales. Pour sa part, le président de Jil Jadid réclame la suppression du fameux seuil de 4% des suffrages exprimés, préalable à toute participation aux prochaines élections. Une condition qui constitue, selon Soufiane Djillali, un «facteur de blocage», notamment pour les nouveaux partis, une disposition qui «empêche le renouvellement de la classe politique» alors que «tout parti a un agrément qui lui permet de défendre un programme et une vision». Le président de Jil Jadid évoque également des éléments à même, selon lui, de garantir la transparence des élections, non sans réclamer la suppression de l'obligation de résidence dans la circonscription électorale pour les candidats, notamment en ce qui concerne les élections locales (APC et APW), dans l'optique d'inverser la tendance migratoire du monde rural vers la ville et faire profiter les communes isolées de la compétence et du savoir-faire de leurs diasporas qui auront, ainsi, l'opportunité de participer à l'essor de leurs régions d'origine. M. K.