La commission installée, samedi dernier, par le chef de l'Etat à l'effet de procéder à la révision de la loi organique portant régime électoral a, d'ores et déjà, entamé son travail. M. Kebci - Alger (Le Soir) - La commission présidée par Dr Ahmed Laraba et composée d'un panel de professeurs de plusieurs universités du pays devra travailler, comme ce fut le cas pour le projet de révision de la Constitution, selon une feuille de route bien déterminée tracée par le chef de l'Etat sous forme d'orientations que ce dernier a données. Elle doit donc les décliner sous forme de dispositions réglementaires, et ce, dans un délai de deux mois et demi pour le soumettre au Parlement et pouvoir ainsi voir naître de nouvelles institutions élues avant la fin de l'année en cours, comme l'a, d'ailleurs, exprimé le chef de l'Etat, avant-hier soir, lors de sa rencontre avec les représentants de médias nationaux. Il est attendu, ainsi, que certaines des dispositions ayant fait l'objet de discorde lors de l'amendement de ladite loi, en 2016, fassent l'objet d'amendement dans le sens de combler ces lacunes et vides qui n'ont fait qu'encourager la fraude et l'irruption de l'argent, avec son corollaire la corruption, dans l'opération électorale. Et dans toutes ces dispositions de la discorde figurent en bonne place ce que d'aucuns qualifient de «faux barrages» à l'exercice politique, les articles 73 et 94 de ladite loi qui fera donc l'objet d'une révision. La première disposition stipule que toute liste électorale aux élections locales doit être expressément «parrainée par un ou plusieurs partis politiques ou par une liste indépendante selon l'une des formules suivantes : ou par les partis politiques ayant obtenu plus de 4% des suffrages exprimés lors des élections locales précédentes dans la circonscription électorale dans laquelle la candidature est présentée ; ou par les partis politiques ayant, au moins, 10 élus au niveau des Assemblées populaires locales de la wilaya concernée. Ou dans le cas où une liste de candidats est présentée au titre d'un parti politique ne remplissant pas l'une des deux conditions ci-dessus citées, ou au titre d'un parti politique qui participe pour la première fois aux élections, ou lorsqu'une liste est présentée au titre de liste indépendante, cette liste doit être appuyée par au moins 50 signatures d'électeurs de la circonscription électorale concernée pour chaque siège à pourvoir». La même condition concernant les élections législatives est déclinée dans l'article 94 de la même loi. Une double disposition tant décriée par bien des partis, notamment ceux de l'opposition et ceux nouveaux, surtout que la scène politique est appelée à enregistrer l'arrivée de nouvelles formations politiques. Pour bien des cadres politiques, à l'image de Lakhdar Benkhellaf, député et vice-président du FJD (Front de la justice et du développement), cette disposition constitue une «entrave de taille à l'exercice politique», réclamant de ce fait sa «suppression» purement et simplement à l'effet de «permettre à tous les partis de pouvoir prendre part aux élections». Quant à la proposition du chef de l'Etat de financer la campagne électorale pour les jeunes candidats, le cadre du FJD estime que c'est là une «ingérence flagrante du pouvoir dans l'opération électorale», se référant, dans ce sillage, à l'expérience tunisienne en la matière qui a «échoué», appelant à l'assainissement du fichier électoral qui constitue l'un des outils de la fraude électorale. Ceci en sus de la revue à la hausse du nombre de superviseurs au niveau des bureaux de vote. M. K.