Les autorités mozambicaines ont rejeté une proposition de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) visant à mener une intervention militaire coordonnée contre l'insurrection d'extrémistes dans la province de Capo Delgado, ont rapporté dimanche des médias locaux. Les réunions consécutives de l'organe de la SADC sur la politique, la défense et la sécurité ont été marquées par des divergences majeures concernant la méthodologie à suivre pour faire face à la situation au nord-est du Mozambique, soulignent les médias en citant des sources officielles. Le Président mozambicain, Felipe Nyusi, avait boycotté la première réunion de la SADC, tenue au Botswana, pour protester contre ce qu'il considère comme une «persistance irritante» de la proposition d'une réponse militaire régionale collective à la crise. La réunion suivante, qui a eu lieu lundi dernier à Maputo, s'est terminée de manière non concluante après que les responsables mozambicains sont restés catégoriques sur le fait qu'ils rejettent l'approche sous-régionale souhaitée par la SADC. L'ancienne colonie portugaise s'efforce de contenir une insurrection meurtrière, au nord-est du pays, qui a jusqu'à présent fait plus de 2 000 morts et déplacé environ 570 000 personnes, selon le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Plus de 2 300 personnes sont mortes et plus de 570 000 autres ont fui leurs maisons depuis qu'un groupe armé connu localement sous le nom d'«Al-Chabab» avait lancé des attaques dans la province de Cabo Delgado riche en gaz, a déclaré le Président dans un discours sur l'état de la nation. «Les activités criminelles de ces groupes ont commencé en 2012. Le gouvernement du Mozambique les connaissait déjà et a réussi à contenir leur expansion jusqu'en 2017», année durant laquelle les terroristes ont attaqué trois postes de police dans la ville de Mocimboa da Praia, tuant deux policiers, a-t-il indiqué. La province de Capo Delgado est une région stratégique pour l'exploitation d'immenses réserves de gaz naturel liquéfié sur lesquelles compte ce pays pauvre d'Afrique australe pour augmenter ses revenus.