L'exposition virtuelle de l'artiste ukrainien est visible jusqu'au 31 janvier, à l'aube de la nouvelle année 2021. «La manière dont nous nous rapportons à cette question du temps et de l'espace, à la vie et à la résonance, à nos propres graines d'empathie et de compassion, aux forces de vie et de lumière que nous imprégnons tous peut être le rappel le plus convaincant que nous sommes tous des expressions virtuelles, contrastes de lumière, de masse, de densité et de forme», écrit Mohamed Benhadj, commissaire de l'expo. L'esprit anticipe et comprend : «Paysages naturels». Et pourtant le titre de l'expo de Stepan Ryabchenko chez Al-Tiba9 est «Paysages virtuels» ! «Dans l'espace virtuel, la «nature» peut être redéfinie. Les éléments peuvent être reconstruits, repositionnés, réinterprétés, offrant des possibilités infinies, rendant le virtuel très réel. Le même principe a été appliqué à la période de la renaissance avec la libération du corps dans le monde occidental, qui est devenu la base de la société contemporaine d'aujourd'hui. La science et l'art sont tous deux des interprétations de la nature, de notre nature, de nos environnements et des relations avec chacun d'eux», fait, d'ailleurs, remarquer Mohamed Benhadj, commissaire de l'exposition virtuelle de l'artiste ukrainien, visible sur le site internet d'Al-Tiba9, jusqu'au 31 janvier, à l'aube de la nouvelle année 2021. L'initiative, de manière générale, incluant la nature (virtuelle) de l'expo et son thème, s'inscrit dans le contexte de l'heure : la pandémie de coronavirus. «Un virus peut changer le cours de l'existence humaine et il est si petit que nous ne pouvons même pas le considérer comme faisant partie de notre environnement naturel immédiat», souligne le commissaire de l'expo. Tout est relatif, comme dirait Albert Einstein, le père de la relativité générale. Dans l'immensité infinie de l'univers, une planète est, peut-être, bien moins qu'un «virus». «Imaginez la technologie vituelle et la science avancée regardant l'histoire humaine, le mythe, nos relations avec le monde physique. Et nous y repensons. La manière dont nous nous rapportons à cette question du temps et de l'espace, à la vie et à la résonance, à nos propres graines d'empathie et de compassion, aux forces de vie et de lumière que nous imprégnons tous peut être le rappel le plus convaincant que nous sommes tous des expressions virtuelles, contrastes de lumière, de masse, de densité et de forme», écrit le commissaire de l'expo «Paysages virtuels» qui se demande, en outre, si le temps de revoir des notions comme le passé et l'avenir n'est pas venu : «La technologie future vient-elle d'un passé lointain? Regardons-nous dans la bonne direction ? Ce moment présent est-il un composite virtuel de chaque élément d'information codée et de sagesse compilée et transposée à travers l'espace et le temps ? Nous vivons à l'aube d'une nouvelle histoire virtuelle. Faisons tous notre possible pour faire avancer le message de notre humanité et pour assurer notre survie.» Né en 1987 dans la ville d'Odessa, en Ukraine, Stepan Ryabchenko est un artiste médiatique de haut niveau et commissaire chef du «Art Laboratory». Son travail touche à l'architecture conceptuelle, la sculpture et les installations lumineuses. Son centre d'intérêt est la frontière entre le monde réel et le monde virtuel ainsi que la nouvelle nature de l'art. Dans son œuvre, l'artiste crée son univers numérique avec ses propres héros et sa mythologie. Il est bien connu pour ses gravures monumentales et ses installations vidéo-art de personnages imaginaires, y compris les virus informatiques, les vents électroniques, les fleurs virtuelles, etc. Stepan Ryabchenko s'essaie à diverses formes d'art et de technologie, en donnant la priorité à la technologie innovante. Avec le développement rapide de la technologie ces derniers temps, l'art et la science sont plus étroitement liés que jamais. L'intégration de pointe des deux a engendré une myriade de nouveaux phénomènes qui, selon l'artiste ukrainien, méritent des recherches et des analyses supplémentaires. Tout comme la science, l'art est aussi un outil pour comprendre le monde qui nous entoure. La science et l'art, certes, utilisent des méthodes différentes, mais ils ont beaucoup de choses en commun en ce sens qu'ils doivent être ouverts, créatifs et avoir une curiosité et un intérêt sans fin pour toujours apprendre de nouvelles choses. D'ailleurs, la connaissance elle-même est un processus infini, un moteur qui stimule le développement de diverses activités humaines. Les œuvres de Stepan Ryabchenko ont été exposées à l'international, notamment au Ludwig Museum à Budapest, à la Saatchi Gallery à Londres, à Krolikarnia à Varsovie, au Museum of Contemporary Art à Zagreb, à la Danubiana Meulensteen Art Museum à Bratislava ainsi qu'au Manege et Gostiny Dvor à Moscou. Dans son pays, ses œuvres ont également été exposées, notamment au Pinchuk Art Centre, à Mystetskyi Arsenal, au National Art Museum, au M17 Contemporary Art Center, au Museum of Odessa Modern Art et au Modern Art Research Institute. Ryabchenko vient aussi d'intégrer Al-Tiba9 Gallery à Alger, une ville qui ressemble beaucoup à Odessa, sa ville natale sur la mer Noire, célèbre par son monumental Escalier Potemkine où avait été tournée une scène culte du film Le Cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein. Mohamed Benhadj est l'un des commissaires d'art les plus influents en Algérie. Il est considéré comme l'icône de la performance et connu pour son style audacieux et avant-gardiste. En tant que promoteur de l'échange culturel international dans l'art contemporain en Algérie, il renforce les possibilités de changement et de croissance pour les artistes internationaux en échangeant et en promouvant leur art. Poussé par sa vision d'une plate-forme mondiale commune pour offrir des opportunités de croissance aux artistes émergents de l'art contemporain, il a fondé Al-Tiba9 en 2013. Il s'est, notamment, concentré sur l'exposition internationale d'art moderne, de performance et de design de mode, favorisant les échanges entre institutions artistiques et entre artistes. En 2014, Mohamed Benhadj a étendu son idée et sa philosophie à Barcelone, en Espagne, où il a donné à ses expositions d'art, en 2017, une nouvelle touche en fusionnant la performance et le design de mode comme une plate-forme alternative permettant aux créateurs indépendants de s'exprimer librement et de s'initier au vaste monde de l'art. Aujourd'hui, il continue son voyage artistique entamé depuis plus de dix ans. Ainsi, il a collaboré avec le ministère de la Culture, des musées, des institutions d'art, des ambassades et des centres d'art, devenant le commissaire artistique le plus actif d'Algérie et un des professionnels de l'art qui émergent sur la scène mondiale. Mohamed Benhadj est partenaire culturel et ambassadeur du prix Arte Laguna, le célèbre concours d'art à l'Arsenal de Venise, en Italie. Son objectif est de créer un nouveau pôle d'art contemporain en Afrique du Nord, offrant au monde une expérience unique de créativité, de possibilité et de croissance artistique. Kader B.