Les vacances scolaires sont attendues pour le 28 janvier prochain, après plus de deux mois de cours. Cette date clôturera ainsi le premier semestre d'une année scolaire qui ne ressemble en rien aux précédentes. Celle-ci s'est déroulée sur fond d'une progression, puis d'une stabilisation de la courbe des contaminations au Covid-19. À l'approche de la nouvelle année 2021, une évaluation de cette rentrée plutôt agitée s'impose. Les avis des syndicalistes restent mitigés, mais convergent vers le fait qu'une amélioration perceptible commence à se faire jour dans les établissements scolaires, notamment sur le plan sanitaire. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Rappelons que la rentrée scolaire a débuté sur une note hésitante. Celle-ci s'est traduite, selon les acteurs de l'éducation, par «l'application d'un protocole sanitaire bancal et des conditions de travail intenables». Il faut aussi signaler que cette période a été rythmée par une hausse fulgurante des cas de contamination au Covid-19. Comme cela a été constaté, plusieurs cas positifs au Sars-Cov-2 ont été découverts parmi les élèves et une bonne partie du personnel éducatif. Par ailleurs, bien que le contexte l'ait suggéré, l'enseignement par groupes se révèle une option de plus en plus néfaste pour les travailleurs de l'éducation, d'après la majorité des syndicalistes. Car si des améliorations sont actuellement remarquées sur le plan de l'approvisionnement en équipements de protection dans les écoles, les représentants du corps éducatif pointent toujours du doigt «la saturation de l'ensemble des travailleurs de l'éducation». Dressant un premier bilan de cette rentrée, le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, fait état d'un constat pas très reluisant. Ce dernier déplore une gestion qui relève de «la politique du bricolage». Il indique, de prime abord, que le système de groupe appliqué cette année s'est avéré contraignant. Une option qui, selon lui, ne profite pas de la même façon à tous les élèves, car la qualité de l'enseignement différera «d'un groupe d'élèves à un autre, bien qu'ils fassent partie de la même classe», explique-t-il. Il estime, d'un autre côté, que ce système est encore moins avantageux pour les enseignants ou le personnel administratif. «Il faut savoir qu'ils doivent assurer 36 séances par semaine», précise-t-il. Concernant le budget de 50 000 DA alloué aux établissements scolaires afin de se prémunir contre le virus, Boualem Amoura révèle que «certains établissements attendent à ce jour d'en bénéficier». Le SG du Satef fera encore remarquer que, contrairement aux déclarations de la tutelle, «les partenaires sociaux n'ont pas été consultés sur les questions intrinsèquement liées au secteur de l'éducation». Il saluera, toutefois, le travail fourni par les travailleurs de l'éducation qui, en dépit de ces difficultés, «tiennent le coup et permettent un déroulement normal des activités scolaires». Le syndicaliste Nabil Ferguenis estime, quant à lui, que les conditions de travail se sont nettement améliorées depuis la rentrée scolaire. «Le manque de moyens dans les écoles a pu être plus ou moins compensé dernièrement», avance-t-il. Cela revient au fait que les enseignants, ainsi que les élèves ont fini par s'adapter à l'existence du virus. Il conviendra également que «la somme de 50 000 DA attribuée aux établissements scolaires a aidé à respecter le protocole sanitaire». Nabil Ferguenis relèvera, néanmoins, que la distribution du même budget pour toutes les écoles n'est pas juste. «Il n'est pas normal d'octroyer la même somme à un établissement de 100 élèves et à un autre de 200 par exemple», appuie-t-il. Pour lui, la décentralisation demeure une alternative urgente pour assurer une gestion optimale des établissements scolaires. Cherif Guentouche, membre de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) remet en cause le système de l'enseignement par groupes. «Enseignants et administrateurs sont au bord de la saturation», fait-il savoir. Le porte-parole de l'Unpef juge que cet emploi du temps accorde beaucoup de temps libre aux élèves, mais représente une contrainte pour les enseignants qui ne bénéficient que d'un seul quart d'heure pour souffler en milieu de journée. « Cet aspect doit être revu car il ne peut durer plus longtemps», prévient-il. Face au premier bilan des syndicalistes, un autre bilan est attendu prochainement, celui des inspecteurs de l'éducation. Le ministère de l'Intérieur a adressé, en collaboration avec celui de l'Education nationale, une circulaire aux inspecteurs. Ces derniers ont été instruits de remettre des rapports détaillés sur la situation des établissements scolaires, particulièrement ceux du primaire. Une décision prise après avoir eu vent de plusieurs plaintes portant sur les conditions inadaptées des élèves en cette période de froid. M. Z.