Nous sommes à la veille de la rentrée scolaire et les mêmes préoccupations liées au Covid-19 continuent d'être exprimées de part et d'autre. Surtout que nous observons, depuis cinq jours consécutifs, une hausse des cas de contamination au nouveau coronavirus. Malgré ce constat, les acteurs de l'éducation nationale estiment que cette «recrudescence» ne doit en aucun cas compromettre la reprise des cours. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Si les appréhensions demeurent omniprésentes dans l'esprit de tout un chacun, à quelques jours de la reprise des cours, les acteurs de l'éducation nationale restent unanimes sur la nécessité de «reprendre les cours». Censée avoir lieu le 4 octobre dernier, la date de la rentrée scolaire a été finalement reportée puis arrêtée au 21 octobre prochain pour le primaire et le 4 novembre 2020 pour les paliers moyen et secondaire. Les partenaires sociaux craignaient déjà un retard dans les programmes scolaires. Un état de fait susceptible d'entraîner, selon eux, des répercussions fâcheuses sur le déroulement de la nouvelle année. D'où la nécessité, pour nombre de syndicalistes, d'entamer les cours au plus vite. «La reprise est aujourd'hui nécessaire. Jusqu'à quand va-t-on rester comme ça ?» soutient Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). D'après lui, il est temps que cette «phobie» de la rentrée scolaire disparaisse pour laisser place à l'action sur le terrain. «Peu importe les conditions de cette reprise, on devra agir en conséquence», a-t-il préconisé. Il explique pourtant que l'application stricte du protocole sanitaire mis au point par le ministère de l'Education est «peu certaine». Et pour cause, les directeurs des écoles primaires de plusieurs communes «n'ont, à ce jour, reçu aucun moyen matériel visant à réduire le risque de contamination dans les établissements scolaires», a-t-il relevé. Boualem Amoura a fait savoir qu'à quatre jours de la fameuse rentrée des classes, «les écoles n'ont pas été nettoyées, encore moins dotées de gel hydroalcoolique, de savon et autres...» Il révélera, d'ailleurs, que dans un établissement primaire situé à Blida, «ce sont les enseignantes elles-mêmes qui ont pris l'initiative de nettoyer les salles». Autre point relevé par le SG du Satef, le nouveau système basé sur la répartition des élèves en groupes. Une décision qui risque d'entraîner la colère du personnel de l'éducation, dont les horaires de travail seront doublés. Cela n'empêche que, selon lui, la rentrée scolaire doit être entamée coûte que coûte. Un point de vue partagé par le syndicaliste Nabil Ferguenis qui estime, en dépit des derniers développements relatifs à la pandémie, qu'après huit mois de léthargie, «la reprise des cours s'impose d'elle-même aujourd'hui». Seulement, précise-t-il, «il serait plus judicieux que la gestion des établissements scolaires se fasse au cas par cas». Il rappelle que près de 80% des APC en Algérie sont déjà en difficulté financière. «Peuvent-elles mettre les moyens nécessaires pour la protection de nos enfants dans les écoles ?», s'interroge-t-il. Il plaide par conséquent pour «la décentralisation de la gestion des établissements scolaires». Nabil Ferguenis juge qu'il est temps que ces établissements «soient exclusivement gérés par le ministère de l'Education nationale». Il part du fait que chaque école a ses propres spécificités, et qu'on ne peut imposer un même protocole à toutes les structures éducatives. «Tout établissement doit être géré en fonction de ses moyens», a-t-il insisté. C'est donc non sans craintes que les syndicalistes, parents d'élèves, ainsi que tous les concernés attendent cette rentrée scolaire. Mais malgré les risques, ils se disent tous favorables à une reprise des cours, tant l'impact d'un sérieux retard dans l'exécution des programmes pourrait être néfaste pour l'avenir de milliers d'élèves. M. Z.