Le froid rime avec l'utilisation des appareils de chauffage. Mal utilisés, ces dispositifs sont souvent à l'origine des intoxications au monoxyde de carbone (CO). Indétectable par les sens humains, ce tueur silencieux a fait plus de 126 morts en 2020. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les intoxications au monoxyde de carbone ont repris de plus belle ces derniers jours. Les chutes de pluie et parfois de neige, accompagnées de baisse des températures qui ont affecté plusieurs régions du pays, ont amené à l'utilisation de différents moyens de chauffage, notamment les chauffages à gaz butane ou gaz naturel, ainsi que les réchauds traditionnels appelés «tabouna». En l'absence de ces moyens de chauffage, les populations, souvent isolées, de certaines régions non alimentées en gaz naturel n'hésitent pas à recourir au bois avec ses conséquences parfois malheureuses. La mauvaise utilisation de ces appareils de chauffage ou l'absence d'une bonne aération dans les habitations provoquent souvent des intoxications au gaz CO, parfois fatales. Inodore et incolore, ce tueur silencieux continue à faire de nombreuses victimes. C'est ce que révèlent les statistiques de la Protection civile. Selon le bilan établi du 1er janvier 2020 jusqu'au 26 décembre dernier, les intoxications au monoxyde de carbone ont fait 126 victimes, alors que plus de 2 000 personnes ont été sauvées «d'une mort certaine». Ces tragédies sont fréquemment dues «à des erreurs de prévention en matière de sécurité, à l'absence de ventilation, au mauvais montage des appareils, à un défaut d'entretien, à la vétusté des appareils, ou encore à l'utilisation de certains appareils non destinés pour se réchauffer». Pourtant, de simples gestes de prévention permettent d'éviter ces accidents souvent mortels. Menées périodiquement par les services de la Protection civile, les nombreuses campagnes de sensibilisation et d'information insistant sur les mesures de prévention de ce type d'accidents n'ont pas, apparemment, eu un écho certain auprès des populations. Les consignes rappellent de ne pas obstruer les prises d'air dans les pièces, d'aérer les habitations lors de l'utilisation des appareils de chauffage, de ne pas utiliser les appareils de cuisson ainsi que la «tabouna» comme moyen de chauffage, d'assurer l'entretien et le réglage régulier de ces appareils par un professionnel, et d'utiliser un détecteur de monoxyde de carbone comme moyen d'alerte. En effet, les pouvoirs publics ont décidé de l'obligation de doter chaque chauffage à gaz à usage domestique d'un détecteur de monoxyde de carbone. Effective depuis le 1er novembre dernier, cette mesure somme les fabricants et les importateurs à équiper leurs produits d'un détecteur de CO. Ry. N.