Un professeur et politologue allemand, Volker Perthes, 62 ans, a été nommé jeudi représentant de l'ONU au Soudan où il dirigera la mission politique de l'Organisation récemment créée pour ce pays, a annoncé le secrétaire général de l'Organisation. Parlant couramment l'anglais et l'arabe, Volker Perthes était jusqu'à septembre dernier le directeur de l'Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité, un important centre de réflexion stratégique basé à Berlin. Au cours de sa carrière, il a travaillé sur le dossier syrien, notamment en 2015-2016 comme conseiller de l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, après avoir occupé plusieurs postes d'enseignant en Allemagne et au Liban. Au Soudan, il apportera «plus de 25 ans d'expérience dans le milieu universitaire, la recherche, les relations internationales et la diplomatie, y compris avec les Nations Unies, ainsi qu'une expertise approfondie en matière de résolution de conflits et en géopolitique régionale», a souligné Antonio Guterres dans un communiqué. Le poste de représentant de l'ONU au Soudan était à pourvoir depuis la création en juin 2020 de la Mission intégrée des Nations Unies pour l'assistance à la transition au Soudan (Minuats). Il a été longtemps convoité par la France pour le diplomate Jean-Christophe Belliard, finalement désigné à l'automne ambassadeur français en Côte d'Ivoire après un long blocage de sa nomination à l'ONU par la Russie, selon des diplomates. À en croire ces sources, l'opposition russe était une réponse à un refus occidental d'un candidat russe pour diriger la mission de surveillance de la trêve à Jérusalem créée en 1948, jugé trop lié aux services de renseignement russes. Après la fin au 31 décembre de la mission de Casques bleus au Darfour (Minuad), la Minuats, basée à Khartoum, a vocation à accompagner le pouvoir dans la transition engagée depuis la chute en avril 2019 de l'ex-président Omar el-Béchir. Le pays s'est doté en août 2019 d'un gouvernement militaro-civil, chargé de mener ce processus pendant une durée de trois ans. D'après des diplomates, malgré le désir de l'Afrique de peser davantage à l'avenir dans le réglement des crises africaines, le pouvoir soudanais avait donné sa préférence à un occidental pour diriger la Minuats, gage, selon lui, d'obtenir plus facilement des financements internationaux.