Le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Chems Eddine Chitour, prévient que la surconsommation de l'énergie par les ménages algériens deviendra problématique sur le moyen terme. Si l'on maintient ce rythme, nous rencontrerons d'ici l'année 2030 de grandes difficultés et serons contraints de choisir entre exporter et consommer. Ce qui est sûr, d'après lui, c'est qu'on ne pourra pas faire les deux en même temps. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Chems-Eddine Chitour a indiqué hier mardi, lors de son intervention au forum du journal Echaab, que l'Algérie consomme chaque année «près de 60 millions de tonnes de pétrole brut». Il avancera également que 800 millions m3 de gaz naturel sont consommés chaque semaine. Des chiffres qui, selon lui, reflètent notre dépendance aux hydrocarbures et appellent à la nécessité de changer de cap énergétique avant que la situation ne devienne irréversible. Réduire la consommation d'énergie est à ce stade vital. «Nous devons instaurer une politique de rationalisation de la consommation énergétique», a-t-il plaidé. Chems-Eddine Chitour a souligné que son département se fixe dans ce sens des objectifs visant une transition énergétique progressive mais efficace. Le premier chantier que compte attaquer le ministère consiste à atteindre un certain taux d'économie en énergie. «Nous nous fixons pour but d'économiser 10% de l'énergie consommée actuellement, l'équivalent de 6 millions de tonnes par an», a-t-il déclaré. Il développe son propos en précisant que «le problème du modèle énergétique actuel est qu'il ne produit à 80% aucune richesse». En sachant que l'énergie consommée est destinée généralement au confort du citoyen, tandis que les 20% restants vont aux secteurs de l'agriculture et de l'industrie. Toutefois, explique le professeur Chitour, «le changement ne se fera pas du jour au lendemain». La solution, selon lui, réside dans la contribution des autres secteurs dans l'amorce de ce processus. Dans le secteur de l'habitat, il propose que «chaque habitation sache ce qu'elle consomme». Il donne l'exemple de l'eau chaude qui correspond à 400 kilos de pétrole par année et suggère la mise en place de chauffe-eau solaire dans chaque nouvelle habitation. D'autant plus que le prototype que nous avons est homologué. Cela ouvrira le champ à la création d'emplois, à travers l'émergence par exemple, d'une industrie de chauffe-eau. Le ministre citera, dans le même sillage, le secteur des transports, en rappelant que si on met fin à l'importation du carburant à partir de 2021, «on sera obligé de réduire la consommation du gasoil (diesel) dans des secteurs comme le transport». Il rappelle que «les transports terrestres consomment près de 70% des importations». Chems-Eddine Chitour indique, par conséquent, qu'il faudra obligatoirement envisager d'aller vers l'exploitation des énergies propres à l'image du GPLc. Il fait également savoir que l'objectif tracé par son ministère d'ici la fin de 2021 est «d'arriver à convertir 200 000 véhicules roulant en GPLc». M. Z.
Energies renouvelables Création prochaine d'une entreprise analogue à Sonelgaz Une entreprise de production et de distribution des énergies renouvelables «analogue à Sonelgaz» sera créée vers la fin du 1er trimestre de 2021, a annoncé, mardi, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chams Eddine Chitour. Invité du Forum du quotidien Echâab, Chitour a indiqué que la création de cette entreprise se fera «de concert entre le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables et celui de l'Industrie». Précisant que la création d'une station solaire «pourrait coûter 800 millions de dollars, tout en permettant d'économiser 200 millions m3 en gaz naturel», Chitour a indiqué que l'Algérie tendait à concrétiser cet objectif, à travers «la création de partenariats gagnant-gagnant avec les pays jouissant d'une grande expérience en la matière, à l'instar de la Chine et de l'Allemagne». Affirmant que la question de l'économie d'énergie «concerne tout un chacun», M. Chitour a appelé à accélérer la création d'un modèle énergétique qui permet une transition rapide vers les énergies renouvelables et une sortie de la dépendance aux hydrocarbures».