Malgré les déclarations rassurantes des représentants du Comité scientifique quant au lancement imminent de la campagne de vaccination contre la Covid-19 et les annonces quasi quotidiennes sur les nouvelles conventions avec d'autres laboratoires pour l'acquisition des vaccins, le doute persiste au sein de la population, au fur et à mesure que l'échéance fixée par le chef de l'Etat approche. A-t-on raison de douter ? Pourquoi l'Algérie est-elle autant en retard ? Alors que le membre du Comité scientifique, le Pr Ryad Mahyaoui, rassure et déclare que «c'est la dernière semaine, nous ne sommes pas encore à la fin du mois. La vaccination démarrera ce mois de janvier. C'est imminent», le directeur général de l'Institut national de santé publique (INSP), le Pr Rahal, ajoutera, pour sa part, au Forum du journal arabophone Echaâb qu'« il y a une dizaine de vaccins qui ont été sélectionnés par le Conseil scientifique et qu'aucun vaccin n'est hors course, ce qui laisse supposer que l'Algérie n'a pas encore conclu avec les laboratoires annoncés». La procédure d'acquisition prend du temps, entre le bon de commande jusqu'à l'enregistrement. Cette procédure dure, dans les meilleurs des cas, jusqu'à 15 jours, selon les spécialistes. Or, depuis le début de cette histoire de vaccins, un facteur majeur n'a pas été assez développé : celui de la quantité puisque l'Algérie a besoin de 40 millions de doses afin de vacciner 20 millions d'Algériens, et du retard qu'on a accusé dès le départ pour le choix du vaccin au moment où tous les pays se sont rués pour faire passer leurs commandes ou au moins leurs précommandes. Les autorités algériennes ont préféré attendre la caution de l'OMS qui tarde à venir, oubliant que les capacités de production de tous les laboratoires demeurent inférieures à la demande mondiale et qu'avec le temps, la rareté des vaccins à l'échelle internationale a conduit à une forte spéculation. Faut-il rappeler aussi que les pays producteurs ont donné priorité à la vaccination de leur population, ce qui est logique ? Parler de diversification et de la stratégie adoptée par notre pays dans le domaine de l'acquisition de vaccin serait de la pure spéculation car, il faudrait admettre tout de même qu'on a accusé un retard dès le départ. À l'heure actuelle, il est vrai qu'« en aucun cas, un pays ne pourrait avoir le quota demandé de la part d'un seul laboratoire », comme l'avait bien avancé le Pr Lyes Rahal, laissant croire qu'il y aurait un quatrième ou cinquième vaccin. Même si le processus s'accélère en matière d'homologation et d'enregistrement des vaccins annoncés, soit le russe Spoutnik V et le chinois Coronavac, sujet de concertation ce dimanche au niveau de la commission d'enregistrement des médicaments créée auprès de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), le procédé en général ne peut rattraper le temps perdu et l'Algérie n'a pas encore fixé de date pour le lancement de sa campagne qui doit débuter avant fin janvier, bien que, logistiquement, les moyens humains et matériels sont fin prêts pour entamer l'opération dès l'arrivée du vaccin. Ilhem Tir