L'université algérienne se trouve face à un ensemble de défis et doit répondre aux exigences de l'heure afin de se mettre au diapason des évolutions mondiales. Un plan stratégique est mis en place afin de prendre en charge la qualité de la formation, de la recherche, de l'employabilité, de l'ouverture sur le secteur socioéconomique et sur les évolutions mondiales. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Telles sont les précisions apportées par Abdelbaki Benziane, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, hier dimanche, sur les ondes de la Radio nationale. Il s'agit, selon lui, de l'ouverture d'un certain nombre de chantiers dans le cadre du « plan stratégique » de l'enseignement supérieur. « La loi actuelle ne répond plus aux exigences de l'heure », précise-t-il. Et d'ajouter que son département a préparé un projet de loi dont la finalité est la rupture avec les pratiques du passé et qui prend en compte, aussi, l'ensemble des remarques consignées dans le cadre de la réforme du système LMD. « Le projet de loi a été soumis depuis juillet 2020 à la communauté universitaire dans le cadre d'une démarche participative et de concertation », fait-il savoir. Le ministre juge que la réussite de la nouvelle loi dépend de l'adhésion de la communauté universitaire mais aussi du partenaire social. À présent, avec la réception des premières conclusions, une commission chargée de la mouture finale a été installée cette semaine avant sa présentation au gouvernement. « L'objectif étant de faire une rupture avec les pratiques du passé pour une loi importante du secteur de l'enseignement supérieur», explique Abdelbaki Benziane, rappelant que «nous n'avons pas droit à l'erreur ». Dans le domaine de la décentralisation et le changement du mode de gouvernance qui se traduit par la prise d'initiative au niveau des universités, le pouvoir d'appréciation a été donné aux chefs d'établissements depuis juillet dernier, ce qui en est déjà une preuve, selon le ministre, et qui est, selon lui, un prélude à la démarche de décentralisation administrative et pédagogique en prévision de l'autonomie, dira-t-il plus clairement. L'objectif à atteindre étant de déléguer toutes les prérogatives pédagogiques et financières aux universités et le ministère se positionnera comme étant un organe régulateur. « Nous voulons que les universités puissent prendre un certain nombre de décisions, notamment celles qui concernent l'ouverture sur le secteur économique et l'ouverture sur le contexte mondial, ce qui tend à générer aussi la compétitivité entre universités et qui contribuera à la classification des universités. Ce qui est un objectif à atteindre et que le ministère appelle à encourager ». Parmi les changements contenus dans la nouvelle loi, figure le cas de la désignation des recteurs d'universités. À ce titre, le ministre dira que « nous allons vers une flexibilité des nominations par la décentralisation», ce qui équivaut à dire que les nominations des recteurs et des conseils scientifiques relèveront de décisions locales et non centralisées. « Ces nominations devraient se faire localement», confirme-t-il. Et qu'en est-il du système LMD ? Abdelbaki Benziane explique d'abord que l'université algérienne a mis en place le système LMD sans respecter la philosophie du système. En d'autres termes, le système LMD devait être accompagné par un système d'évaluation continue, afin de s'assurer de la qualité de la formation. C'est ce que le ministre qualifie de décalage entre la mise en œuvre et le suivi. Dans ce même volet, irons-nous vers l'abrogation du système LMD ? « À court terme, nous devons apporter les correctifs nécessaires et des réaménagements », affirme clairement le ministre, insistant sur l'importance des objectifs fondamentaux du système LMD qui sont, selon lui, « l'employabilité » et l'ouverture sur le monde du travail. Pour lui, le maintien du système LMD et le respect du système d'évaluation permettront aux étudiants d'assurer des formations courtes et d'aller vers le monde du travail. A. B.