Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé les Etats-Unis et l'Iran à travailler ensemble à une solution pour sortir de l'impasse sur l'accord nucléaire conclu avec Téhéran qui réclame de son côté la fin des sanctions américaines. «Il y a tout un travail à faire» mais «je ne m'attends pas à une solution immédiate», a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. «Je crois que tout le monde, tous ceux qui ont souscrit au JCPoA (le nom de l'accord, ndlr) et les autres parties intéressées doivent travailler ensemble pour réduire les incertitudes, pour faire face aux difficultés et aux obstacles», a-t-il ajouté. Il s'agit pour le secrétaire général de «progressivement faire en sorte que les choses s'acheminent vers une situation où on puisse avoir un accord qui est essentiel pour la paix et la stabilité du Golfe et du monde entier». «C'est évident qu'il y a des difficultés et des obstacles, qu'il y a une complexité accrue parce que les Etats-Unis sont sortis (de l'accord) et ont pris des mesures additionnelles (de sanctions). En même temps, l'Iran a pris quelques mesures en matière de développement de ses capacités nucléaires», a-t-il rappelé. L'accord a été conclu en 2015 à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne). L'Iran est revenu sur plusieurs de ses engagements nucléaires en réponse au retrait des Etats-Unis en 2018 et l'imposition de sanctions américaines. Le ministère iranien des Affaires étrangères avait récemment réitéré que l'Iran respecterait ses engagements nucléaires si les Etats-Unis levaient les sanctions à son encontre. «Nous avons déjà annoncé notre position. Nous devrions voir la levée des sanctions et l'application effective de l'accord par les Etats-Unis et les autres parties», a déclaré le porte-parole du ministère, Saeed Khatibzadeh. «Nous n'avons rien vu de nouveau au sujet du PAGC», a-t-il ajouté, faisant référence au Plan d'action global conjoint, soulignant que «si les Etats-Unis respectent leurs obligations, les mesures de l'Iran concernant ses engagements nucléaires seront réversibles». De son côté, le nouveau secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a fait savoir que les Etats-Unis ne reviendront dans l'accord nucléaire qu'une fois que l'Iran aura renoué avec ses engagements dont il s'est affranchi, ce qui «prendra un certain temps». La nouvelle administration démocrate de Joe Biden s'est déclarée prête à réengager les Etats-Unis dans l'accord, quitté en 2018 par Donald Trump. Le Président Joe Biden a indiqué clairement, lors de sa première conférence de presse, que si l'Iran respecte à nouveau pleinement ses engagements» de l'accord de 2015, «les Etats-Unis en feront autant». «Ensuite, nous utiliserions cela comme un point de départ pour bâtir, avec nos alliés et partenaires, ce que nous avons appelé un accord plus durable et plus fort, pour gérer plusieurs autres sujets qui sont très problématiques dans la relation avec l'Iran», a réaffirmé Antony Blinken. Par ailleurs, la Turquie a appelé les Etats-Unis à revenir dans l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien et à mettre fin aux sanctions contre Téhéran. «Nous avons soutenu dès le début l'accord sur le nucléaire iranien. L'administration Trump s'est malheureusement retirée de cet accord. J'espère que l'administration Biden y reviendra et que les sanctions contre l'Iran, pays frère, pourront être levées», a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu lors d'une conférence de presse avec son homologue iranien, Javad Zarif, à Istanbul. «Nous sommes prêts à respecter nos engagements (prévus dans l'accord) lorsque les Etats-Unis le feront aussi», a pour sa part déclaré M. Zarif. APS