Prévu hier dimanche à la cour d'Alger, le procès en appel dans l'affaire Condor, dans lequel sont impliqués les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, a été reporté au 14 février en cours suite à la demande de la défense. Ce dossier implique d'autres anciens ministres et des membres de la famille Benhamadi, propriétaires du groupe Condor, poursuivis pour des faits liés à la corruption, ainsi qu'au financement occulte de la campagne du Président déchu, Abdelaziz Bouteflika, pour un cinquième mandat. Ouyahia et Sellal sont poursuivis dans ce dossier pour octroi de privilèges injustifiés au groupe Condor et à ses filiales, dont des facilitations pour la réalisation d'une usine de fabrication de médicaments, GB Pharma, dans la nouvelle ville de Sidi-Abdallah (ouest d'Alger), laquelle était gérée par l'ancien ministre de la Poste et des Technologies, Moussa Benhamadi, décédé en juillet dernier à la prison d'El-Harrach, des suites d'une contamination à la Covid-19. Le groupe Condor avait bénéficié également, auprès d'Ouyahia et de Sellal, de facilitations jugées illégales pour la réalisation d'un centre pour brûlés à Skikda par la société Travocovia, une des filiales du groupe Condor, ainsi que d'interventions lors de la passation de marchés avec l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis, pour l'acquisition de téléphones portables et de tablettes auprès du groupe Condor. En première instance, le tribunal de Sidi-M'hamed avait prononcé, le 30 novembre 2020, dans cette affaire, une peine de 5 ans de prison ferme, assortie d'une amende de deux millions de dinars à l'encontre des anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et a, par contre, acquitté l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane. Concernant le chef d'accusation de financement de la campagne électorale de l'ancien Président, pour lequel étaient poursuivis Abdelmalek Sellal et Abdelghani Zaâlane en tant que directeurs de campagne, le tribunal a décidé l'extinction de l'action publique. Rappelons que les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont été lourdement condamnés, respectivement à 15 et 12 ans de prison ferme, jeudi dernier par la cour d'Alger, dans l'affaire de montage automobile et de financement de la campagne pour le cinquième mandat. Karim A.