L'instance présidentielle du FFS a convoqué une réunion du conseil national du parti pour demain au siège national à Alger. A l'ordre du jour : la situation politique du pays dans une conjoncture marquée par le lancement d'un projet de «convention nationale pour dégager un consensus national autour d'une issue politique, globale et démocratique». Karim Aimeur – Alger (Le Soir) - Deuxième point à l'ordre du jour de la réunion : la situation organique du parti, dans un contexte où le FFS, qui s'est lancé dans une campagne d'installation de fédérations dans plusieurs wilayas du pays, donne l'impression d'avoir dépassé la profonde crise interne qui l'a secoué ces dernières années. La réunion du conseil national du parti, demain vendredi, intervient également au lendemain d'une rencontre entre les dirigeants du FFS et ceux du RCD au siège de ce dernier parti à El Biar. Une occasion, comme il en est rarement, pour les deux partis de nouer le contact à la veille des élections législatives et locales que le pouvoir envisage de tenir après la révision de la loi électorale rejetée par les deux partis démocrates. «Dans le cadre des échanges avec les acteurs politiques et sociaux, une délégation de la direction nationale du FFS, composée des membres de l'IP, Hakim Belahcel et Sofiane Chioukh, et du premier secrétaire national Youcef Aouchiche, a rencontré une délégation de la direction du RCD, à sa tête le président du parti Mohcine Belabbas», a annoncé le FFS dans un communiqué laconique. Il a précisé que les échanges entre les deux partis ont porté sur la situation du pays et sur la situation régionale. «La délégation du FFS a rappelé à cette occasion la démarche politique du parti et l'initiative de convention nationale, visant à créer le cadre d'un dialogue sans exclusive avec toutes les forces politiques et sociales, afin d'aboutir à un contrat national et une solution politique consensuelle à la crise que vit le pays», a conclu le FFS. Ce dernier fait, en effet, la promotion de son initiative de convention nationale depuis le mois de juillet dernier, au lendemain du congrès extraordinaire qui a permis au parti de retrouver un tant soit peu de sérénité, surtout avec la récupération du siège national à Alger. Il y a quelques jours, en réagissant au projet de loi électorale, le plus vieux parti de l'opposition a affirmé que le statu quo actuel ne peut plus durer, expliquant que l'environnement régional et international et l'état de défiance des populations imposent d'engager urgemment le pays sur la voie de la «réconciliation historique». «Nous restons convaincus que l'organisation d'élections réellement libres et crédibles doit impérativement être précédée d'un dialogue sans exclusive, qui posera les fondements d'une vie politique démocratique qui garantira l'alternance politique, institutionnalisera les contre-pouvoirs et encouragera la construction des médiations politiques et sociales, démocratiques et autonomes», a soutenu le parti, réitérant son appel à la tenue d'une convention nationale pour dégager un consensus national autour d'une issue politique, globale et démocratique. Pour la réussite d'un tel dialogue, le FFS juge indispensable de créer, au préalable, un climat de confiance et d'ouverture en direction de la société et de ses représentants politiques, syndicaux et associatifs. Parmi ces conditions, il y a la libération des détenus politiques et d'opinion et leur réhabilitation politique et sociale, l'ouverture des champs politique et médiatique, et la levée des entraves à l'exercice politique, syndical et médiatique, l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l'encontre des militants, des journalistes et des syndicalistes engagés dans le combat démocratique et la libération de l'appareil judiciaire de toute emprise ou injonction afin de rétablir la crédibilité de la justice et de regagner la confiance de la population»,conclut le parti. K. A.