L'avenir du FFS au sein du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) pourrait être remis en cause au lendemain du congrès extraordinaire du parti qui marque la rupture avec l'ère d'Ali Laskri. Un retrait n'est pas écarté, surtout avec l'éventualité de relance de l'initiative du consensus national. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – La nouvelle direction du FFS incarnée par la nouvelle instance présidentielle élue avant-hier vendredi, lors du congrès extraordinaire du parti, avec comme chef de file Hakim Belahcel, ne remettra certainement pas de sitôt le pied dans le PAD qui risque de perdre l'une de ses principales composantes. L'avenir du parti au sein de cette alliance de démocrates n'est pas certain, surtout que plusieurs partisans de la liste de Hakim Belahcel étaient contre l'adhésion du parti à cette instance et critiquaient surtout l'alliance entre le FFS et le RCD, allant jusqu'à déterrer les différends des années 1990 lorsque chacun des deux partis avaient pris une direction, l'une radicalement opposée à l'autre. La question sera désormais tranchée lors de la prochaine réunion du conseil national du FFS. «Le prochain conseil national sera un moment important pour évoquer toutes ces questions liées à la vie du parti et aux orientations politiques à entreprendre à court et à moyen termes», a répondu M. Belahcel à la question relative à l'avenir du FFS au sein du PAD. Contacté par nos soins, le nouvel homme fort du FFS a affirmé qu'il est indispensable pour le FFS de retrouver son fonctionnement normal, altéré par les tumultes de la crise qui a beaucoup freiné le parti, surtout dans un contexte révolutionnaire. «La réhabilitation du débat contradictoire et constructif à tous les niveaux, et notamment au sein du conseil national, nous permettra assurément de niveler les contrastes et les divergences au sein du parti. Une fois la sérénité revenue et le débat respectueux et apaisé installé, nous évoquerons les options politiques qui engagent le parti sur la scène politique nationale», a-t-il expliqué. Dans ses engagements avant le congrès extraordinaire, Hakim Belahcel qui a piloté une liste composée également de Sofiane Chioukh, Mohamed Hadji, Brahim Meziani et Nora Touahri a évoqué la relance du projet de reconstruction du consensus national. Sur cette question, M. Belahcel a soutenu que «le FFS a vocation de retrouver sa place de pierre angulaire du combat démocratique dans le pays pour l'avènement de la deuxième République». Et d'expliquer que «le retour à la résolution politique du 5e congrès ordinaire national du parti tenu en mai 2013 ne doit pas être une surprise. Bien au contraire. Car nos textes et nos lois internes nous imposent à nous tous de nous y conformer sans ambages ni détours. Seul le prochain congrès national ordinaire pourra remettre en cause ces résolutions politiques et organiques», a-t-il précisé. Pour les observateurs, la relance de ce projet ne pourrait signifier autre chose que le retrait du parti du PAD, en vue de remettre sur la table sa propre initiative. Interrogé sur le cas des anciens cadres exclus par l'ancienne direction, dont plusieurs députés, Hakim Belahcel a expliqué que sa liste a été plébiscitée «car en plus de sa composante qui a gagné la confiance de la majorité des congressistes, elle a porté et défendu des engagements forts et déterminants pour le parti et le pays. Parmi les sept engagements que nous avions mis en relief figure l'objectif suprême de réunir la grande famille du FFS autour d'un congrès national ordinaire rassembleur et historique. Il nous reviendra donc, en collaboration avec le prochain secrétariat national et notre conseil national, de penser et entreprendre les stratégies idoines pour arriver à cette finalité», a-t-il précisé. Pour lui, rassembler et faire adhérer «les énergies égarées et dispersées» du parti constitue pour la nouvelle instance présidentielle élue, un facteur primordial pour la réussite de sa mission. K. A.