L'élection, en Suisse, d'Abdul Hamid Dbeibah au poste de Premier ministre de transition en Libye par les participants au dialogue interlibyen est vue comme une avancée dans le processus politique libyen. Il a pour mission d'affirmer sa légitimité sur le terrain et préparer les élections du 24 décembre. En soi, cela augure de perspectives qui ouvrent la voie à la solution de la crise dans ce pays. L'Algérie, qui suit de près l'évolution politique dans ce pays frontalier, n'a pas tardé à réagir à cette nouvelle donne. Par le biais du ministère des Affaires étrangères, elle a exprimé, samedi, sa satisfaction de la formation de l'Autorité exécutive provisoire en Libye. Tout en réitérant sa «solidarité constante avec le peuple libyen frère et sa position rejetant toute forme d'ingérence dans les affaires internes libyennes», l'Algérie a affirmé «son appui permanant aux efforts pacifiques visant l'instauration de la paix et de la stabilité dans ce pays frère, suivant une approche inclusive garantissant la souveraineté de la Libye, son indépendance et son unité territoriale». Il faut rappeler que l'Algérie n'a pas ménagé ses efforts pour rapprocher les positions des frères ennemis notamment avec des rencontres à Alger même au plus fort des affrontements armés. Et afin d'éviter tout débordement à sa frontière Est et endiguer les trafics de tous genres, un important dispositif sécuritaire a été déployé. L'accord de Genève aura à démontrer de son efficience sur le terrain où une trêve militaire est observée pour l'heure entre les forces du Premier ministre du Gouvernement d'union nationale reconnu par l'ONU, Fayez Essaraj et l'armée du maréchal Haftar. Cet accord n'enlève rien à la précarité d'une situation interne qui peut basculer à tout moment, a fortiori si les ingérences étrangères toujours fortes ne cessent pas. Pour jauger de la fiabilité du modus vivendi à Genève, tout dépend de la marge de manœuvre du Premier ministre de la transition élu par le dialogue interlibyen. C'est dire que c'est l'épreuve du terrain qui déterminera la suite des événements. 45 candidats dirigeront la transition vers des élections prévues pour le 24 décembre prochain. Le Conseil de la présidence est formé de trois membres, et d'un Premier ministre, assisté de deux adjoints, selon l'organisation onusienne. Ce conseil a pour objectif de «réunifier les institutions de l'Etat et d'assurer la sécurité» jusqu'à la date du scrutin. Samedi dernier, au sommet de l'Union africaine (UA), le secrétaire général de l'ONU a fustigé les ingérences des puissances extra-africaines. «La Libye ne se serait pas enfoncée dans un conflit toujours plus grave et destructeur sans la complicité directe de certains membres de la communauté internationale», a dénoncé M. Antonio Guterres. «Je continuerai d'insister que seule une solution politique, par et pour les Libyens, apportera la paix en Libye, et que toute intervention étrangère dans le conflit ne fera qu'aggraver la situation, a-t-il dit. B. T.