L'Algérie lancera prochainement la production du vaccin russe contre le Covid-19 Spoutnik V. Une démarche qui fait office d'ébauche dans le processus de développement d'une industrie pharmaceutique à forte valeur ajoutée, a estimé, hier dimanche, le ministre chargé de ce secteur. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) – Ce partenariat avec la Russie permettra à l'Algérie d'ingérer et d'appréhender de nouvelles technologies «en vue d'assurer sa souveraineté sanitaire», a déclaré Lotfi Benbahmed lors de son passage à la Radio nationale Chaîne 3. Il ne nie pas que la pandémie ait levé le voile sur les défaillances de notre politique sanitaire. Elle a, en revanche, démontré une certaine réactivité de l'Algérie sur le plan de la production de quelques produits qui étaient importés au début. Il rappelle que quelque temps après l'apparition du virus, l'Algérie «s'est lancée progressivement dans la fabrication de masques de protection, avant de produire ses propres tests PCR». Lotfi Benbahmed voit la production locale du vaccin Spoutnik V comme un dernier «défi», qui va grandement contribuer à «sortir de cette crise». Le partenaire russe a justement décelé, soutient-il, les capacités des laboratoires algériens à aller dans ce sens. Lotfi Benbahmed affirme que l'objectif est d'arriver à produire de la matière première pour la fabrication de ce vaccin. II précise qu'il existe deux options. L'une consiste en la fabrication d'un vaccin en ayant recours à de «la réelle biotechnologie», ce qui veut dire dans un jargon moins technique «créer de la matière première». La seconde option implique, au contraire, l'importation du brut intrinsèque à la production du Spoutnik V. L'intervenant attire l'attention sur cet aspect en faisant remarquer qu'importer la matière première pour fabriquer un vaccin est une procédure qui nécessite l'utilisation d'une technologie pointue et sophistiquée. Celle-ci se définit par un système «de filtration, de dilution, et de répartition aseptique», a-t-il souligné. Bien que ce soit une technologie parfaitement maîtrisée par les opérateurs algériens, ce n'est pas la meilleure orientation à choisir. Dans la mesure où le principe d'un transfert technologique est d'arriver à produire non seulement ce vaccin, mais d'autres produits qui permettront à l'Algérie d'aller vers une autonomie en termes de production de médicaments. Fabriquer ce vaccin nous permettra, sans doute, «de faire un bond considérable en matière de maîtrise et de prise en charge de certaines pathologies comme le diabète et le cancer». Et ce, pour ne pas rester d'éternels importateurs de médicaments. Il a fait savoir, à ce propos, que l'Algérie prévoit d'aller vers des technologies ultrasophistiquées à l'avenir. Dans cette optique, deux partenariats ont été conclus récemment dont l'un avec Saidal, «dans le but de permettre à l'Algérie d'être autonome en insuline d'ici 2022». Ce dessein se concrétisera aussi à travers une entente, afin qu'une partie de la production soit réservée au volet export. Si le projet se matérialise, «la facture d'importation sera réduite de 400 millions de dollars», précise Lotfi Benbahmed. Mieux encore, l'Algérie pourrait devenir la plateforme de référence en Afrique, « jouissant de deux unités de production d'insuline dernière génération», a ajouté ce dernier. M. Z.