Le projet d'une production en Algérie du vaccin russe Spoutnik V contre le virus Covid-19 se confirme. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a, en effet, révélé hier que «le laboratoire algérien Frater Razes a entrepris des discussions avec un opérateur russe pour la production du vaccin Spoutnik V en Algérie». Lors d'un point de presse animé en marge de l'installation du nouvel Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, le ministre a fait savoir à ce propos que le dossier technique pour la production du vaccin a été transmis, depuis un mois et demi, à l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP). Le DG de cette dernière, Kamel Mansouri, avait annoncé la veille, lors de son passage sur la chaîne de télévision publique, une production du vaccin russe «Spoutnik V» en Algérie qui devra débuter «dans les semaines à venir», marquant, a-t-il dit, le passage de l'Algérie du statut «d'importateur de vaccins à celui d'exportateur». Selon les explications du ministre de l'Industrie pharmaceutique, il existe quatre phases pour la production de ce vaccin dont deux phases peuvent être réalisées par les opérateurs nationaux. Deux autres phases en amont concernent la biotechnologie consistant en l'utilisation de cellules vivantes pour la production du vaccin. «La Russie est disposée à nous fournir cette technologie et nous accompagner dans ce projet en transférant les technologies nécessaires à l'Algérie», a assuré M. Benbahmed, ajoutant qu'il existe un accord de partenariat entre l'Observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques et son homologue russe impliquant le contrôle, l'enregistrement et la fabrication de produits pharmaceutiques ainsi que des volets de formation et de transfert technologique. De plus, selon lui, l'Algérie possède les capacités de production du vaccin, estimant toutefois prématuré d'évoquer des chiffres sur les futures quantités produites. S'agissant des délais de production, le ministre a indiqué que le début de la production «pourra se faire rapidement après réception de la matière première». «La production peut débuter deux mois après l'arrivée de la matière première de Russie et les analyses spécifiques au vaccin», a-t-il indiqué, notant que ce projet permettra de couvrir le marché national mais aussi d'exporter vers d'autres pays de la région et du continent. Par ailleurs, le directeur général de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques, Kamel Mansouri, avait confié lundi à la télévision publique que les pourparlers engagés depuis des semaines avec la partie russe avaient atteint un «stade très avancé pour démarrer le processus de production du vaccin Spoutnik V en Algérie», précisant au passage que ce processus se déroulerait en partenariat entre l'entreprise publique Saidal et des entreprises privées algériennes qui ont l'expertise nécessaire dans la production de médicaments. Pour M. Mansouri, l'Algérie «œuvrera, dans un premier temps, à couvrir la demande nationale de ce vaccin» avec l'ambition, «dans une seconde étape, à l'exporter, notamment vers les pays voisins». Une démarche qui s'inscrit dans le cadre de la politique générale du secteur visant à réduire la facture d'importation. «Nous avons obtenu en peu de temps des résultats positifs et réduit la facture d'importation, et aujourd'hui nous cherchons à augmenter la part des exportations à l'étranger», a-t-il soutenu. Pour rappel, c'est l'ambassadeur de Russie en Algérie, Igor Beliaev, qui a été le premier à évoquer l'éventualité d'une production en Algérie du vaccin russe. Un vaccin auquel on prête une efficacité de plus de 91%, sans compter les avantages qu'ils offrent pour ce qui est de son prix et des conditions de sa conservation. A rappeler que la vaccination contre le Covid-19 a commencé samedi en Algérie, après la réception, vendredi, de 50.000 doses du vaccin russe Spoutnik V, et, lundi, d'une cargaison de 50.000 doses du vaccin britannique Astra-Zeneca.