La production locale du vaccin Spoutnik V se dessine de plus en plus. La prise de contact est d'ores et déjà établie entre l'intervenant russe, pays producteur du vaccin en question, et les deux laboratoires Frater Razes et Saidal. Le dossier technique en rapport avec ce vaccin est, quant à lui, sur la table de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques. Ce sont les précisions apportées, hier mardi, par le ministre de l'Industrie pharmaceutique en marge de l'installation de l'observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) – C'est en présence de différents producteurs nationaux, dont les groupes Saidal et Frater Razes, que se sont déroulés, lundi passé, les échanges entre l'ambassadeur de Russie et le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmad, sur le dossier lié à la fabrication du vaccin Spoutnik V. Ce dernier fait savoir qu'antérieurement, «Frater Razes avait déjà entamé les discussions portant sur la production locale du vaccin avec le partenaire russe». Il a ajouté que le dossier technique est en Algérie depuis plus d'un mois. Lotfi Benbahmed estime que les producteurs locaux sont parfaitement aptes à produire ce vaccin, à l'image de Frater Razes et Saidal. «Le vaccin pourra être produit localement une fois la matière première en main», a-t-il souligné. Il rappelle, dans ce sens, qu'avant d'arriver à la fabrication d'un vaccin, il y a des étapes à franchir. La biotechnologie est considérée comme l'étape la plus essentielle dans ce processus, dans la mesure où il faut commencer par obtenir la cellule à partir de laquelle le Spoutnik V a été conçu. «Nous attendons de la Russie qu'elle nous transfère la technologie adaptée pour qu'on puisse franchir certaines étapes techniques», précise-t-il. Il assure, à ce titre, que la Russie est prédisposée à «accompagner l'Algérie dans l'aboutissement de ce projet». Lotfi Benbahmed soulignera, d'ailleurs, qu'un contrat de partenariat a été signé entre l'Agence nationale des produits pharmaceutiques et son homologue russe, dont les chapitres portent sur le contrôle, l'enregistrement et l'exportation des produits pharmaceutiques. Il touche également, poursuit-il, d'autres aspects liés à la formation et au transfert de technologie. Evoquant le lancement de la production du vaccin russe en Algérie, Lotfi Benbahmed a indiqué qu'il s'effectuera dans quelques semaines. Il indique que sa fabrication peut s'étaler sur deux mois, «mais uniquement si la Russie arrive à fournir l'Algérie en matière première». Lotfi Benbahmed a, par ailleurs, assuré qu'outre Saidal et Frater Razes, l'Algérie compte de nombreux autres producteurs locaux capables de produire le vaccin Spoutnik V. Il a indiqué, à ce propos, qu'un échange d'expertise entre les deux pays se renforcera dans les prochains jours. «Une délégation d'experts algériens se déplacera en Russie et vice-versa», a-t-il relevé. Dans un autre registre, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a présidé, lors de cette journée, l'installation de l'Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques. Son objectif est d'avoir une «visibilité en temps réel sur la liste des médicaments en rupture totale de stocks ou sous tension, à travers une plateforme numérique qui sera renseignée de façon régulière par toutes les parties concernées : producteurs, importateurs, distributeurs, pharmaciens d'officine et hospitaliers». M. Z.