Dans la préface, qui mieux que Djouher Amhis-Ouksel pour bien restituer l'ambition de l'essai disant que l'auteur s'adresse à ceux de sa génération et tente de suggérer des solutions dans «un monde nouveau». Qu'est-ce qui peut faire courir un attaché commercial de l'Office national du tourisme (ONAT) dans le monde très complexe des élucubrations philosophiques... à 25 ans ? Samy Assad n'a pas peur du tout d'y plonger sans bouée de sauvetage et se lance donc dans ses Premières pérégrinations, un essai qui se veut «multidimensionnel, à la fois philosophique, poétique, romanesque, narratif, pamphlétaire, métaphorique, allégorique et fabuliste». Le lecteur est averti, il doit donc s'armer de patience pour suivre un écrit qui exige une grande concentration quant à la compréhension des thèmes abordés par l'auteur et pouvoir s'insinuer dans une logique qui traverse de part en part ces «pérégrinations», fruit d'une curiosité qui anime l'auteur depuis sa «plus tendre enfance». Bien sûr, il veut donner à l'effort de réflexion de chaque sujet abordé un but : «Eveiller les consciences en suscitant l'interrogation.» Le sommaire de cet ouvrage tel que livré est plutôt copieux car Samy Assad propose de donner «sa vérité au monde» où tout n'est pas rose. Ainsi dans «L'amertume de la vérité». Il écrit en substance : «Le plus important pour l'esprit est de concevoir qu'il puisse se tromper complètement, car c'est toujours la première étape d'un long processus de reconquête de soi.» Mais, «souvent, la vérité est très difficile à accepter au début». Dans la préface, qui mieux que Djouher Amhis-Ouksel pour bien restituer l'ambition de l'essai disant que l'auteur s'adresse à ceux de sa génération et tente de suggérer des solutions dans «un monde nouveau». L'apnée, pour l'auteur, c'est un bon moyen de s'économiser contre l'usure du temps pour mieux l'utiliser dans l'accomplissement de soi. «L'Homme véritable» (influence de Nietzche, le surhomme ?) nous dira l'auteur, c'est celui qui assume ses responsabilités afin de reconquérir l'estime de soi. Tout un programme dans un contexte marqué par les repères traditionnels ou acquis fuyants ou flous car l'individu est emporté par les exigences des besoins du moment. Mais c'est cela qui rend encore plus vitale la réalisation de soi à travers trois questions aussi vieilles que le monde : «Qui suis-je ? Qu'ai-je fait ? Qu'est-ce que je veux ?» A ce propos, l'auteur a au moins une avance sur les autres faisant de la méditation philosophique un atout à «repenser le monde dans lequel nous vivons». Un chapitre entier est consacré à «La nomenclature de l'Homme» : «l'homme fertile contre l'homme-hamster ; l'homme-chien, l'homme cleptomane ; l'homme Bonsaï», etc, la liste est longue pour le plaisir des adeptes des pérégrinations littéraires. Ce premier livre du jeune Samy Assad est articulé sur 7 chapitres. A cet égard, il dit : «Premières pérégrinations n'est que ma première approche sur le monde, un paradigme qui va, bien entendu, changer avec le temps, car si l'homme s'adapte à son environnement pour survivre, je n'échappe pas non plus à cette règle, étant moi-même un homme. Je vais donc m'enrichir d'expériences et de savoir pour développer mon œuvre globale et pouvoir ainsi apporter ma production spirituelle à l'humanité, ce que nous devrions tous faire...» Brahim Taouchichet Essai Premières pérégrinations de Samy Assad. 254 p. Editions Voir par le savoir. Alger 2021